Documents sensibles au bureau de Bolton : le FBI saisit des secrets liés aux armes de destruction massive

Des dossiers judiciaires américains révèlent que les autorités ont saisi des documents classifiés du bureau de l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
Selon une ordonnance judiciaire publiée mardi, des agents du FBI ayant exécuté un mandat de perquisition dans le bureau de John Bolton, situé au centre de Washington le mois dernier, ont découvert des documents classés « secrets ».
La description des documents collectés lors de la perquisition du 22 août indique qu’ils incluaient des matériaux relatifs aux armes de destruction massive, à la mission des États-Unis auprès des Nations unies, ainsi qu’à des dossiers concernant les communications stratégiques du gouvernement américain.
L’inventaire, établi par un agent du FBI, ne précise pas le nombre exact de documents sensibles, mais mentionne plusieurs ensembles ou volumes classés « secrets » et certaines pages portant explicitement cette mention.
L’intitulé d’au moins un ensemble de documents a été supprimé de l’inventaire, déposé au tribunal fédéral de Washington plus tôt ce mois-ci.
Perquisition et saisie
Le même matin, les agents du FBI ont également perquisitionné la résidence de Bolton à Bethesda, dans le Maryland. L’inventaire de cette opération n’a révélé aucune trace de documents classifiés, selon le magazine américain Politico.
Néanmoins, dans les deux cas, les agents ont signalé la saisie d’ordinateurs et d’autres appareils électroniques, sans que leur contenu ait été détaillé.
Les demandes de mandats de perquisition indiquent que les agents recherchaient des preuves relatives à trois crimes fédéraux, dont la collecte, le transfert ou la perte d’informations liées à la défense nationale en violation de la loi sur l’espionnage, ainsi que la rétention non autorisée de documents classifiés.
Durant le premier mandat de Trump, Bolton avait déjà fait l’objet d’une action en justice, accusé d’avoir inclus des informations confidentielles dans un livre publié après son départ de la Maison-Blanche. Un juge fédéral avait alors averti que le comportement de l’ancien responsable pouvait être considéré comme criminel. Toutefois, les enquêtes du ministère de la Justice n’avaient abouti à aucune inculpation et furent closes sous l’administration Biden en 2021.
On ignore quand l’enquête a été rouverte, mais les dossiers judiciaires suggèrent que l’un des comptes électroniques de Bolton a été piraté par un acteur étranger. Les détails de cette intrusion présumée et la manière dont les autorités américaines en ont eu connaissance restent flous.
Responsabilité pénale potentielle
Les catégories de documents signalés par le FBI dans le bureau de Bolton incluent : des notes de voyage marquées « secret » ; des documents classés de la mission américaine auprès des Nations unies ; des documents relatifs aux communications stratégiques ; ainsi que des dossiers concernant les armes de destruction massive.
Le niveau « secret » représente l’échelon intermédiaire des trois principaux niveaux de classification de la sécurité nationale américaine, désignant des informations dont la divulgation pourrait causer un préjudice grave. Ce marquage est fréquemment utilisé dans la correspondance diplomatique courante.
Les documents saisis lors de la perquisition soulignent donc la possibilité d’une mise en cause pénale de John Bolton. Comme le rappelle Politico, le gouvernement fédéral a déjà poursuivi par le passé des individus ayant sciemment conservé des informations classifiées en dehors des circuits sécurisés autorisés.