Jour de la triple reconnaissance : la Palestine naît du ventre de la souffrance à Gaza

Ce dimanche, plusieurs pays occidentaux ont annoncé leur reconnaissance de l’État de Palestine, alors que les scènes d’horreur à Gaza se poursuivent en toile de fond, symbolisant une naissance issue de la souffrance.
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Le Premier ministre canadien Mark Carney a annoncé que son pays reconnaissait l’État de Palestine, affirmant sa volonté de « préserver la possibilité d’une solution à deux États ».
Dans un communiqué, Carney a déclaré : « Le Canada reconnaît l’État de Palestine et propose de travailler en partenariat afin de tenir la promesse d’un avenir pacifique pour la Palestine et Israël. Le Canada considère cette mesure comme faisant partie d’un effort international coordonné pour maintenir la perspective d’une solution à deux États. »
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a également annoncé, ce dimanche, que son pays reconnaissait officiellement l’État de Palestine.
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Dans une déclaration conjointe avec la ministre des Affaires étrangères Penny Wong, il a précisé que l’Australie reconnaît, aux côtés du Canada et du Royaume-Uni, l’État palestinien dans le cadre d’un effort visant à relancer la dynamique de la solution à deux États, en commençant par un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages détenus dans l’enclave.
Le communiqué ajoute que le mouvement Hamas ne doit jouer aucun rôle dans la Palestine de demain.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait déjà annoncé la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, marquant un tournant majeur dans la politique étrangère du Royaume-Uni.
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Dans une allocution vidéo publiée sur la plateforme X, il a déclaré : « Pour raviver l’espoir de paix pour les Palestiniens et les Israéliens, et pour la solution à deux États, le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine. »
Un sommet parrainé par la France et l’Arabie saoudite se tiendra lundi à New York, où plusieurs autres pays devraient annoncer à leur tour leur reconnaissance.
Cette dynamique politique vise à accentuer la pression sur le gouvernement israélien de droite, qui poursuit sa guerre dévastatrice contre Gaza, alors qu’il fait face à des accusations de génocide et de crimes contre l’humanité à l’encontre des habitants de l’enclave.
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Depuis le début de la guerre en octobre 2023, plus de 65 000 personnes ont été tuées à Gaza, en majorité des femmes et des enfants.
En réaction, Israël a menacé d’annexer la Cisjordanie, une éventualité jugée « ligne rouge » par plusieurs capitales occidentales, notamment Paris.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a salué ces reconnaissances et exprimé sa gratitude envers le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, qualifiant ces décisions de courageuses, conformes au droit international et aux résolutions de légitimité internationale.
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Dans un communiqué, il a affirmé que ces décisions reflétaient la volonté de ces pays de mettre fin à l’occupation et de promouvoir une paix garantissant sécurité, stabilité et prospérité pour la région et le monde. Il a aussi souligné la disponibilité de l’État de Palestine et de son gouvernement légitime à établir des relations solides et sincères avec ces États à tous les niveaux.
Le ministère a estimé que ces reconnaissances constituaient une reconnaissance des droits justes et légitimes du peuple palestinien, contribuant à protéger la solution à deux États face aux menaces que représentent les crimes de génocide, de famine, de déplacement et d’annexion commis par l’occupation israélienne. Elles donnent aussi un nouvel élan aux efforts régionaux et internationaux, menés par l’Arabie saoudite et la France, pour appliquer la Déclaration de New York visant à mettre fin immédiatement à la guerre et à résoudre le conflit par des moyens politiques et négociés, réaffirmant ainsi le primat du droit et de la légitimité internationale sur la logique brutale de la force.
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Enfin, le ministère a appelé les pays qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine — au premier rang desquels les États-Unis — à franchir ce pas et à s’aligner sur le droit international et l’avis consultatif de la Cour internationale de justice, afin de se placer du bon côté de l’Histoire, lever l’injustice qui frappe le peuple palestinien et lui permettre d’exercer son droit à l’autodétermination, à l’instar des autres nations du monde.
Il a insisté sur le fait que la fin immédiate de la guerre menée par Israël contre le peuple palestinien, sous toutes ses formes, constitue la voie appropriée pour instaurer une désescalade, rétablir la confiance et redonner un horizon politique à la résolution du conflit.
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