Les violations des Houthis poussent l’ONU à transférer le bureau du coordinateur à Aden

La décision intervient en réaction à la détention d’au moins 18 employés de l’organisation internationale à Sanaa, ce qui constitue une pression majeure sur le groupe.
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L’Organisation des Nations unies a transféré son bureau du coordinateur résident au Yémen vers la ville d’Aden, après plus d’une semaine de détention par les Houthis d’au moins 18 membres de son personnel dans la capitale Sanaa. Cette mesure illustre l’ampleur des risques auxquels sont confrontées les agences onusiennes dans les zones contrôlées par le mouvement yéménite.
Le bureau du coordinateur résident a indiqué ce mardi que le siège avait été déplacé à Aden, tout en précisant que le coordinateur poursuivrait ses fonctions sur l’ensemble du territoire, y compris à Sanaa.
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Plus tôt dans la journée, le ministère des Affaires étrangères du gouvernement yéménite basé à Aden s’est félicité de cette décision, exhortant les autres programmes onusiens à adopter la même démarche, afin d’accroître la pression sur les Houthis. Dans un communiqué, il a réaffirmé sa « ferme condamnation » de la poursuite par la milice houthiste de la détention arbitraire de dizaines de travailleurs humanitaires, exigeant leur libération immédiate et inconditionnelle.
Selon l’ONU, les Houthis avaient déjà pris d’assaut ses locaux à Sanaa le 31 août et arrêté plusieurs employés, à la suite d’une frappe israélienne qui avait coûté la vie au Premier ministre du gouvernement houthiste ainsi qu’à plusieurs ministres.
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De leur côté, les autorités houthis ont soutenu que les immunités légales accordées aux responsables des Nations unies ne devaient pas servir de couverture à des « activités d’espionnage ».
Avant ces arrestations, les Houthis détenaient déjà 23 employés onusiens, certains depuis 2021. En février dernier, un autre membre du personnel de l’ONU est décédé lors de sa détention.
Depuis fin 2014, le Yémen est divisé entre une administration contrôlée par les Houthis à Sanaa et un gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite à Aden, ce qui a plongé le pays dans un conflit prolongé. Le groupe, appuyé par l’Iran, continue de faire obstacle aux efforts de paix et de prolonger une guerre qui épuise le pays depuis plus d’une décennie.
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Dans un communiqué publié mardi, le Programme alimentaire mondial a jugé l’escalade des Houthis « intolérable », dénonçant « la détention arbitraire de son personnel et de celui de l’ONU, l’irruption violente dans ses bureaux, la destruction et la confiscation de biens ainsi que les mesures coercitives contre les employés locaux ». Le PAM a souligné que ces pratiques compromettaient gravement la capacité de l’organisation et d’autres agences humanitaires à atteindre les communautés vulnérables du nord du Yémen. Il a appelé à la libération immédiate de tous les travailleurs humanitaires.
Le mouvement houthiste, soutenu par Téhéran, fait face à de multiples défis, notamment les frappes israéliennes persistantes contre Sanaa et plusieurs provinces. Malgré cela, il continue de proclamer son engagement à soutenir la bande de Gaza, en dépit des pressions croissantes.
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