Les Frères musulmans étranglent Taëz : enlèvements pour des publications sur Facebook

De simples publications sur Facebook à Taëz, ville dominée par le parti Al-Islah — la branche yéménite des Frères musulmans — se transforment en accusations pouvant entraîner poursuites sécuritaires et détentions.
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Ces derniers jours, la ville a été secouée par des enlèvements liés à des publications en ligne, semant la peur parmi les habitants. Des milices affiliées à Al-Islah ont pris pour cibles des militants et intellectuels en raison de messages publiés sur les réseaux sociaux.
La première victime fut Raafat Sadeq, fils du vice-président de l’université de Taëz, le Dr Sadeq Al-Shumeiri. Une unité rattachée à la 170ᵉ brigade de défense aérienne — intégrée à l’axe de Taëz sous contrôle d’Al-Islah — l’a enlevé devant son domicile.
Les assaillants, arrivés à bord d’un véhicule militaire complet, ont ouvert le feu pour terroriser la population avant de passer à tabac le jeune homme.
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D’après des sources citées par le journal Amanat Net, cet enlèvement répondait directement à une publication de Raafat critiquant l’agression subie par une universitaire et sa fille, en désignant les éléments d’Al-Islah comme responsables.
Les mêmes sources ajoutent que Raafat avait déjà reçu des menaces de ces milices, qui contrôlent la majeure partie de Taëz au nom du parti Al-Islah.
Il n’a été libéré que plusieurs heures plus tard, après médiations et pressions, puis transféré à l’hôpital militaire pour y être soigné. Son cas reste une illustration de l’usage de la force armée par Al-Islah pour museler les voix critiques.
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La terreur n’en est pas restée là : le même jour, une autre unité sécuritaire affiliée à Al-Islah a enlevé un cadre partisan et adjoint du directeur des services d’hygiène environnementale de Taëz, le conduisant vers une destination inconnue.
Cet enlèvement faisait suite à une publication dénonçant la corruption et les désastres sanitaires dans les restaurants et boulangeries de la ville, imputant à l’administration locale sous contrôle d’Al-Islah la responsabilité d’un laxisme dangereux pour la santé publique.
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Selon des sources locales, le responsable enlevé avait lui aussi reçu de multiples menaces avant l’incident, confirmant un schéma de répression systématique : à Taëz, Al-Islah instrumentalise les forces de sécurité et l’armée, utilisant l’enlèvement comme outil de domination depuis le début du conflit.
Dans un contexte de guerre persistante, ces enlèvements illustrent la détermination d’Al-Islah à recourir à la violence pour maintenir son autorité, attisant les craintes d’une escalade à Taëz, où les civils demeurent les premières victimes de l’affrontement des Frères musulmans contre tous.