Politique

La nuit de la Déclaration de New York à Gaza : bombardements intenses et membres déchiquetés


À Gaza, aucun écho n’a surpassé celui de la « Déclaration de New York », sinon le fracas des obus israéliens qui ont tué 50 personnes vendredi dans l’enclave.

Près de deux ans après le déclenchement de la guerre à Gaza, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi, à une large majorité, la « Déclaration de New York » destinée à redonner un nouvel élan à la solution à deux États, tout en écartant explicitement le Hamas pour la première fois.

Israël a dénoncé cette résolution, la qualifiant de « honteuse » et estimant qu’elle encourageait la « poursuite de la guerre ».

À l’inverse, le vice-président palestinien Hussein al-Sheikh a affirmé que la décision « exprime la volonté internationale en faveur des droits de notre peuple et constitue une étape importante vers la fin de l’occupation et l’établissement de notre État indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale ».

Dans la soirée de vendredi, la Défense civile à Gaza a annoncé la mort de 50 personnes à la suite de frappes israéliennes, dont 35 dans la ville de Gaza.

De son côté, l’armée israélienne a déclaré poursuivre « une vaste offensive contre des infrastructures terroristes et des tours transformées en installations militaires dans la ville de Gaza ».

Dans le cadre de la campagne de destruction des tours lancée une semaine auparavant, l’armée a annoncé vouloir « intensifier le rythme des raids de manière ciblée afin de frapper les infrastructures terroristes du Hamas et de réduire la menace contre nos forces, en préparation de la prochaine phase de l’opération ».

Membres déchiquetés
La Défense civile à Gaza a précisé que 14 personnes avaient péri dans une frappe visant un immeuble résidentiel dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Le journaliste Hazem al-Sultan, qui a perdu des proches dans cette attaque, a déclaré : « Quatorze corps ont été retirés, la majorité étant des enfants et des femmes. Deux corps étaient intacts, les autres réduits en morceaux ».

Il a expliqué à l’AFP s’être rendu à l’hôpital al-Shifa de Gaza, où la prière funéraire a été organisée pour les victimes, dont les dépouilles, enveloppées de linceuls blancs, comprenaient celles d’enfants.

Avertissement de catastrophe
Les Nations unies ont maintes fois mis en garde contre une « catastrophe » en cas de mise en œuvre du plan de contrôle total de la ville de Gaza adopté par le gouvernement israélien en août dernier.

Selon l’ONU, environ un million de personnes se trouvent dans la ville de Gaza et ses environs.

Vendredi, l’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que « dans le cadre du plan visant à pousser les habitants de la ville de Gaza vers le sud, et afin d’adapter la réponse humanitaire dans le sud de la bande de Gaza, l’armée a entrepris des travaux pour élargir le “point de passage 147”, dans le but d’augmenter la superficie de la zone humanitaire ».

Déclaration tripartite
Parallèlement, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont appelé vendredi à « un arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza ».

Dans un communiqué conjoint, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont déclaré : « Nous appelons de toute urgence à un arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, qui provoquent un déplacement massif de civils, des pertes humaines parmi la population et la destruction d’infrastructures vitales ».

Ils ont ajouté : « Nous appelons à permettre aux Nations unies et aux organisations humanitaires non gouvernementales d’opérer en toute sécurité et à grande échelle dans l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le nord ».

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