Un quart de million de déplacés de la ville de Gaza, Israël déterminée à vaincre le Hamas

Israël estime que plus de 250 000 habitants ont fui la ville de Gaza, réaffirmant sa détermination à vaincre le mouvement Hamas dans la plus grande cité de l’enclave palestinienne.
Dans un communiqué publié samedi, le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré : « Habitants de Gaza, selon les estimations de Tsahal, plus d’un quart de million de résidents ont quitté la ville pour assurer leur sécurité. »
L’armée a exhorté les civils à « emprunter la route Al-Rashid et se diriger immédiatement vers la zone humanitaire d’Al-Mawasi ainsi que vers les secteurs dégagés des camps du centre, comme annoncé hier, où une meilleure réponse humanitaire, incluant des services de santé, vous attend. »
Elle a ajouté que « Tsahal est résolu à neutraliser le Hamas dans la ville de Gaza et intensifie donc le rythme des attaques », accusant le mouvement palestinien de « propager des mensonges et de mettre en péril la vie des habitants pour sa survie. »
Israël multiplie ses opérations militaires dans la ville, où cinquante personnes ont été tuées vendredi, selon la défense civile de Gaza.
Le même jour, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont lancé un appel conjoint à un « arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza, responsables de déplacements massifs, de victimes civiles et de destructions d’infrastructures vitales. »
À New York, près de deux ans après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une large majorité la « Déclaration de New York », destinée à relancer la solution à deux États, excluant explicitement pour la première fois le Hamas.
Israël a dénoncé cette décision comme « honteuse », estimant qu’elle encourageait la poursuite de la guerre.
L’armée a par ailleurs confirmé qu’elle poursuivait « une vaste offensive contre des infrastructures terroristes et des tours transformées en sites militaires dans la ville de Gaza », dans le cadre de sa campagne de destruction d’immeubles lancée la semaine précédente.
Selon la défense civile, une frappe sur un immeuble résidentiel du nord-ouest de Gaza a fait quatorze morts, en majorité des femmes et des enfants. « Deux corps étaient intacts, les autres réduits en morceaux », a témoigné le journaliste Hazem al-Sultan, qui a perdu des proches dans l’attaque.
L’ONU met en garde contre une « catastrophe » en cas de mise en œuvre du plan israélien de prise de contrôle totale de Gaza, adopté en août dernier, alors qu’environ un million de personnes résident toujours dans la ville et ses environs.
De nombreuses ONG dénoncent le projet de déplacement forcé des habitants du nord de l’enclave vers le sud, et les perspectives d’un cessez-le-feu ou d’un échange de prisonniers paraissent plus éloignées que jamais, surtout après la frappe israélienne qui a visé mardi à Doha une réunion de dirigeants du Hamas.
Vendredi soir, le mouvement islamiste a affirmé que son chef négociateur Khalil al-Hayya avait survécu à l’attaque et assisté aux funérailles de son fils, tué dans le bombardement.
Le Forum des familles d’otages israéliens a accusé le Premier ministre Benyamin Netanyahou de « mettre inutilement en danger leurs proches et les soldats sans objectif clair ni stratégie. »
Selon un décompte basé sur des données officielles, l’attaque du Hamas en octobre 2023 avait fait 1 219 morts en Israël, majoritairement des civils. En représailles, les opérations israéliennes dans la bande de Gaza ont causé la mort d’au moins 64 756 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
D’après l’armée israélienne, 47 otages demeurent à Gaza, dont 25 sont morts, sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque.