Le Qatar revient sur sa décision de geler son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas

Le Premier ministre qatari prévoit de rencontrer de hauts responsables américains et devrait discuter avec eux de l’attaque israélienne visant son pays ainsi que de l’état des négociations sur le cessez-le-feu à Gaza.
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Le cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani a déclaré que le Qatar poursuivrait son rôle « diplomatique » de médiateur dans les efforts visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza, malgré l’annonce initiale de Doha de suspendre sa médiation à la suite de la frappe israélienne contre des dirigeants du Hamas.
S’exprimant jeudi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, il a affirmé que « l’État du Qatar continuera sans hésitation à jouer son rôle humanitaire et diplomatique partout où ce rôle permettra d’épargner des vies humaines ».
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Il a toutefois averti que son pays « ne tolérerait aucune atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité » et « se réserve le droit de réagir par les moyens que lui confère le droit international ». Il a ajouté : « Nous, au Qatar, sommes des artisans de paix, non des partisans de guerre. Nous avons choisi la paix comme voie, et rien ne nous en détournera ».
Il a qualifié l’attaque israélienne d’« agression contre tous les efforts diplomatiques en vue de solutions pacifiques », soulignant que « la seule voie vers la paix passe par les négociations et commence par un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et prisonniers, l’accès inconditionnel de l’aide humanitaire à Gaza et la levée du blocus ».
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Selon plusieurs sources, Doha devrait recevoir des assurances et garanties américaines en contrepartie de son retour au rôle de médiateur. Le Premier ministre qatari doit rencontrer ce vendredi de hauts responsables américains pour discuter de l’attaque israélienne et de l’état des pourparlers sur Gaza.
Le département d’État américain a indiqué jeudi soir que le cheikh Mohammed ben Abdulrahman rencontrerait à Washington le secrétaire d’État Marco Rubio. Selon Politico et Axios, il doit également s’entretenir avec le président Donald Trump, le vice-président J.D. Vance et l’envoyé spécial américain Steve Witkoff.
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L’attaque a suscité une condamnation internationale massive, dans la crainte d’un nouvel embrasement régional. Le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé jeudi l’agression contre Doha, sans toutefois mentionner Israël dans la déclaration unanime adoptée par ses 15 membres, y compris les États-Unis.
Washington considère le Qatar comme un allié stratégique dans le Golfe, notamment pour sa médiation entre Israël et le Hamas visant à obtenir un cessez-le-feu, la libération des otages israéliens et la mise en place d’un plan pour l’après-conflit à Gaza.
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Mardi, le président Trump a confirmé que la décision de frapper Doha avait été prise par Benyamin Netanyahou, jugeant que cette attaque ne servait ni les intérêts américains ni israéliens, et exprimant sa vive irritation.
Le président américain, qui avait promis en janvier de mettre fin à la guerre de Gaza, a vu son objectif s’éloigner. Sa présidence avait débuté par une trêve de deux mois, rompue le 18 mars après des frappes israéliennes qui avaient fait 400 victimes palestiniennes.
Ces dernières semaines, les images de Palestiniens affamés à Gaza, notamment d’enfants, ont profondément marqué l’opinion mondiale et alimenté les critiques contre Israël.
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