Politique

L’Australie se dote du requin fantôme : une arme de dissuasion et d’attaque navale


Le gouvernement australien a annoncé, mercredi, un projet de construction d’une flotte de sous-marins d’attaque sans équipage, dans le cadre du programme de défense le plus ambitieux de son histoire.

L’enveloppe allouée à cette initiative est estimée à 1,1 milliard de dollars américains, signe tangible de l’intensification des préoccupations sécuritaires dans la zone indo-pacifique.

Qu’est-ce que le « requin fantôme » ?

Le ministre de la Défense, Richard Marles, a confirmé que ces sous-marins, baptisés « Ghost Shark » ou « requin fantôme », entreront progressivement en service à partir de janvier prochain. Conçus pour exécuter des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, ils seront également capables de mener des attaques directes si nécessaire.

Ces engins sous-marins autonomes peuvent plonger jusqu’à 6 000 mètres de profondeur et opérer dix jours consécutifs sans interruption. Leur autonomie leur permet de couvrir d’immenses zones maritimes, tout en s’adaptant à des environnements complexes.

Leur conception modulaire leur offre la possibilité d’être équipés de divers systèmes en fonction de la mission assignée, renforçant leur valeur tactique dans des théâtres d’opérations à haut risque.

Grâce à des systèmes d’intelligence artificielle avancée, le « requin fantôme » peut modifier sa trajectoire ou ses objectifs à distance, offrant à la marine australienne une flexibilité opérationnelle inédite et une réduction significative de l’exposition humaine aux dangers.

Un contrat industriel stratégique

La société Anduril Australia a décroché un contrat colossal de 1,7 milliard de dollars australiens (941 millions d’euros) incluant la construction, l’entretien et l’évolution technologique de ces sous-marins. Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie de long terme visant à renforcer la base industrielle de défense nationale.

Un complément aux sous-marins nucléaires

Selon Marles, les « requins fantômes » ne remplaceront pas les futurs sous-marins nucléaires prévus dans le cadre de l’accord AUKUS avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Ils viendront les compléter, en offrant une double capacité : opérations conventionnelles et missions avancées.

Cette annonce intervient dans un contexte de rivalités croissantes avec la Chine et d’expansion de la puissance militaire en Asie-Pacifique. Canberra accélère ainsi ses investissements afin de passer du statut de puissance régionale traditionnelle à celui d’acteur naval doté de capacités offensives et de renseignement de premier plan.

Une course à l’armement régionale

Le mois dernier, l’Australie a signé sa plus grande transaction militaire avec le Japon depuis la Seconde Guerre mondiale, portant sur l’achat de 11 frégates de type Mogami pour un montant de 6 milliards de dollars.

L’objectif de Canberra est clair : accroître sa flotte de navires de guerre principaux de 11 unités actuellement à 26 d’ici la prochaine décennie.

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