Moyen-Orient

Guerre de Gaza : 700 jours de bombardements, de déplacements et de famine


Gaza entre aujourd’hui dans son 700ᵉ jour de guerre, marquée par l’intensification des frappes israéliennes sur différentes zones de l’enclave, tandis que la famine continue de décimer des vies.

Comme chaque matin, les habitants du territoire se réveillent au son des bombardements, face aux scènes de sang et à l’odeur de mort qui imprègne chaque rue. Ce quotidien douloureux se poursuit sans interruption depuis l’attaque lancée par le mouvement Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, laquelle a embrasé la région.

Israël poursuit son projet de prendre le contrôle de la bande de Gaza malgré des pressions internationales et internes croissantes appelant à la fin du conflit. Le mois dernier, l’ONU a officiellement déclaré l’état de famine.

Vendredi, l’agence de presse palestinienne a rapporté, citant des sources médicales, que des dizaines de personnes avaient été tuées à l’aube lors de frappes visant des habitations et des tentes de déplacés dans la ville de Gaza.

Le même jour, la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo montrant deux otages israéliens détenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque d’octobre 2023. Le film, d’une durée de plus de trois minutes et demie, présente un otage circulant en voiture parmi des bâtiments détruits et s’adressant en hébreu au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, lui demandant de renoncer à l’offensive militaire prévue pour s’emparer de Gaza. En fin d’enregistrement, il apparaît avec un autre captif, affirmant que la vidéo a été filmée le 28 août dernier dans la ville. L’AFP n’a toutefois pas pu en vérifier l’authenticité.

La guerre atteint son 700ᵉ jour alors qu’Israël affirme contrôler désormais 40 % de Gaza, la plus grande ville de l’enclave, et se prépare à en prendre le contrôle total lors d’une nouvelle offensive. Le porte-parole de l’armée, Evi Dverin, a déclaré dans un message vidéo : « Nous contrôlons aujourd’hui 40 % de la ville de Gaza. L’opération va continuer à s’élargir et à s’intensifier dans les prochains jours. Nous accroîtrons la pression sur le Hamas jusqu’à sa défaite ».

Ces derniers jours, Israël a intensifié ses frappes autour de la ville. La semaine précédente, l’armée avait déclaré Gaza « zone de combat dangereux », ordonnant son évacuation. Mais le Comité international de la Croix-Rouge a jugé cette évacuation « impossible » et « irréalisable ».

Famine et déplacements

Selon les estimations de l’ONU, environ un million de personnes vivent dans Gaza et ses environs, soit dans la zone où l’organisation avait déjà confirmé fin août la présence d’une famine. Des témoins affirment que des milliers de Palestiniens ont fui la ville ces dernières semaines.

Un haut responsable militaire israélien a indiqué mercredi que son pays s’attendait à l’exode d’« un million » de personnes vers le sud. Jeudi, un porte-parole de l’armée a accusé le Hamas de menacer les civils pour les empêcher de quitter la ville.

En parallèle, des manifestations ont éclaté à Jérusalem pour demander un cessez-le-feu assorti de la libération des otages. D’autres rassemblements ont eu lieu jeudi soir, exigeant la fin de la guerre.

Le conflit a débuté avec l’attaque du Hamas, qui a causé la mort de 1 219 personnes, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP fondé sur des chiffres officiels israéliens. Depuis, les frappes et opérations israéliennes dans la bande de Gaza ont provoqué la mort de 64 231 personnes, majoritairement des civils, selon les dernières statistiques du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l’ONU.

Visite de Macron

Sur le plan diplomatique, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a indiqué à son homologue français Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien téléphonique jeudi, qu’Israël refuserait une visite du président Emmanuel Macron tant qu’il maintiendrait son intention de reconnaître un État palestinien.

Dans le même temps, le ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté avec virulence les propos de la vice-présidente de la Commission européenne, Teresa Ribera, qui avait qualifié la situation à Gaza de « génocide » et dénoncé l’inaction de l’Union européenne.

Le porte-parole israélien Oren Marmorstein a écrit sur X : « Nous condamnons fermement les accusations infondées de la vice-présidente de la Commission européenne. Au lieu de reprendre les accusations de “génocide” propagées par le Hamas, elle devrait exiger la libération immédiate de tous les otages et appeler le Hamas à déposer les armes pour mettre fin à la guerre ».

De son côté, le Hamas a annoncé jeudi qu’une délégation conduite par Khalil al-Hayya, chef du mouvement à Gaza, avait rencontré à Doha le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation pour discuter des évolutions politiques et militaires du conflit.

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