Pour la première fois au Moyen-Orient : les Nations unies déclarent officiellement la famine à Gaza

Pour la première fois au Moyen-Orient, les Nations unies ont officiellement déclaré, vendredi, l’existence d’une famine à Gaza. Selon les experts, environ 500 000 personnes y sont confrontées à une situation alimentaire qualifiée de « catastrophique ».
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Après plusieurs mois d’alertes sur la détérioration humanitaire et la progression de la faim dans l’enclave palestinienne, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, basé à Rome, a confirmé que le gouvernorat de Gaza – qui couvre environ 20 % du territoire de la bande de Gaza – est frappé par une famine.
Israël, pour sa part, a rejeté le rapport onusien, le jugeant « biaisé ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué qu’« il n’y a pas de famine à Gaza », estimant que le document « repose sur des mensonges propagés par le Hamas et relayés par des organisations animées par leurs propres intérêts ».
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Une population « condamnée à mourir »
Jeudi dernier, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a averti que les enfants les plus affamés de Gaza étaient « condamnés à mourir » si l’aide humanitaire ne leur parvenait pas immédiatement.
Le responsable onusien a précisé que la faim était particulièrement sévère dans le nord, où la ville de Gaza abrite encore près d’un million d’habitants selon les estimations. Lazzarini a annoncé qu’une évaluation complète de la faim dans l’enclave assiégée serait prochainement publiée, soulignant que les centres de santé de l’UNRWA avaient enregistré une augmentation de six fois du nombre d’enfants souffrant de malnutrition sévère depuis mars dernier.
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« Si des mesures urgentes ne sont pas prises, les enfants sont condamnés à mourir », a-t-il insisté, ajoutant que les Palestiniens à Gaza mouraient déjà de faim et que « davantage de décès sont inévitables ».
Israël a récemment approuvé un plan visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza au nord du territoire, annonçant l’évacuation de la zone. Lazzarini a qualifié la situation dans l’enclave de « véritable enfer sur Terre », avertissant que la population palestinienne affamée et vulnérable ne pourrait pas résister à une nouvelle offensive militaire.
« Même si nous procédons à l’évacuation des habitants vers le sud, beaucoup d’entre eux ne seront pas en état de se déplacer », a-t-il ajouté.