Les Frères musulmans en Suisse : écoles et associations sous surveillance face aux craintes d’un terreau fertile pour l’extrémisme

La Suisse est le théâtre d’un vif débat autour de l’influence croissante des Frères musulmans et des inquiétudes grandissantes concernant leurs activités au sein des établissements scolaires et des associations religieuses.
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Ce débat, autrefois cantonné aux cercles académiques et de recherche, a désormais gagné la sphère politique, à mesure que s’accroissent les préoccupations quant à l’impact du groupe sur la jeunesse, notamment dans un contexte où l’on observe une dérive précoce vers la radicalisation.
Dans un rapport publié par le Centre européen d’études sur la lutte contre le terrorisme et le renseignement – Allemagne et Pays-Bas – intitulé « L’islam politique : dans quelle mesure les Frères musulmans représentent-ils une menace en Suisse ? », il est souligné que le mouvement agit dans divers domaines, principalement l’éducation, le religieux et le milieu associatif, ce qui lui permet de s’insérer dans la société par des voies indirectes.
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Le rapport avertit que cette stratégie dite « douce » pourrait, à long terme, engendrer un terrain propice à l’extrémisme, en particulier parmi les jeunes.
Les auteurs mettent également en évidence une hausse notable du nombre de mineurs impliqués dans des activités radicales, selon les données de la police fédérale suisse. Parmi les cas les plus frappants figure celui d’un enfant de 11 ans impliqué dans des actes extrémistes, ainsi que l’arrestation de plusieurs adolescents âgés de 15 à 18 ans, dans les régions germanophones et francophones, soupçonnés d’appartenir à des mouvances radicales.
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Ces signaux d’alerte renforcent la conviction, chez de nombreux parlementaires, que le groupe œuvre à l’édification d’une base d’influence solide au sein de la société helvétique.
La députée De Quattro a, de son côté, averti que certains prédicateurs dans les mosquées diffusent des idées islamistes susceptibles d’alimenter des tendances extrémistes. Elle a insisté sur la nécessité de surveiller ces activités et d’exiger des comptes aux structures qui les soutiennent. Toutefois, elle a également mis en lumière le dilemme auquel est confrontée la Suisse : si la sécurité nationale doit être garantie, cela ne saurait se faire au détriment des libertés fondamentales qui constituent le socle de son système démocratique.
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Ces évolutions placent la Suisse face à une équation complexe : préserver son modèle démocratique ouvert tout en se protégeant des menaces liées à l’influence de mouvements transnationaux tels que les Frères musulmans.
Le débat parlementaire en cours pourrait constituer une première étape vers l’élaboration d’une stratégie nationale équilibrée, conciliant le respect des droits constitutionnels et la lutte efficace contre l’extrémisme porté par un discours religieux ou culturel.