Le Chonma-2 nord-coréen en Ukraine : surpassera-t-il les chars russes ?

Malgré les efforts américains pour mettre un terme à la guerre, le front ukrainien demeure en proie aux flammes, tandis que la Corée du Nord poursuit son soutien à la Russie en hommes et en matériel.
Le chef du renseignement militaire ukrainien, le général Kyrylo Boudanov, a révélé que Pyongyang s’apprête à envoyer entre 50 et 100 véhicules de combat avec leurs équipages afin de renforcer l’effort de guerre russe sur le champ de bataille. Parmi eux figurent le char de combat principal « Chonma-2 » et le véhicule blindé de transport de troupes BTR-80.
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Si la Corée du Nord avait déjà livré à Moscou divers équipements — lanceurs de missiles balistiques, véhicules antichars, systèmes de défense aérienne et blindés de transport de troupes —, l’exportation du « Chonma-2 » marque une escalade notable de son implication directe dans le conflit, selon la revue Military Watch.
La revue estime que le déploiement de chars nord-coréens, accompagnés de leurs équipages, constitue un précédent inédit. Boudanov a souligné que cette opération fournirait à l’armée nord-coréenne une expérience précieuse en matière de guerre moderne.
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Le responsable ukrainien a ajouté que seules trois nations disposent actuellement d’un tel savoir-faire opérationnel dans un conflit mobilisant pratiquement tous les moyens militaires : la Russie, l’Ukraine et la Corée du Nord.
Jusqu’au début de la décennie, les conceptions nord-coréennes de chars étaient jugées largement en retard par rapport aux technologies les plus récentes. Mais l’entrée en service du « Chonma-2 » a marqué un tournant majeur dans le secteur de la défense nord-coréen, accompagné de progrès significatifs dans la production militaire.
Le char est attendu avec un avantage certain sur la plupart des blindés utilisés par les deux camps en Ukraine, grâce à son système de protection active — une technologie absente des chars ukrainiens et seulement intégrée à quelques modèles russes à partir de la fin 2024.
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Ce système, basé sur des radars, surveille en permanence l’environnement, détecte les projectiles ennemis, calcule leur trajectoire et lance des munitions d’interception pour les neutraliser avant impact. Sa première apparition publique remonte à juillet 2023, révélant un niveau technologique inattendu en Corée du Nord.
Le « Chonma-2 » sera ainsi le seul char conçu intégralement après la guerre froide présent sur le théâtre ukrainien, tandis que les chars russes, ukrainiens et même ceux de l’OTAN ne sont que des modernisations de modèles datant de cette époque.
Il se distingue également par un système avancé de conduite de tir, doté d’un écran et de commandes évoquant un système de gestion de bataille, avec des capacités de localisation sophistiquées rarement vues ailleurs.
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Confirmé, l’armement comprend trois types de projectiles : des obus flèches à sabot détachable stabilisés par ailettes, des charges creuses antichars à haut pouvoir explosif et des obus explosifs à fragmentation.
Dans l’ensemble, le « Chonma-2 » apparaît comme l’un des chars les plus performants dans le contexte ukrainien. Toutefois, son aptitude à rivaliser avec les modèles russes les plus avancés, tels que le T-90M et le T-80BVM, demeure incertaine.
Plusieurs éléments laissent néanmoins penser que ses caractéristiques modernes pourraient lui offrir un avantage dans certains domaines face aux blindés russes, les armes nord-coréennes s’étant déjà révélées supérieures à leurs homologues russes lors de tests antérieurs.
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Si Pyongyang parvient à produire ces chars en grande série, Moscou pourrait être tentée d’en acquérir davantage pour compenser ses pertes, particulièrement lourdes et bien supérieures à ses capacités actuelles de remplacement — un facteur qui a déjà épuisé dangereusement ses stocks de chars soviétiques vieillissants.
Ces exportations pourraient ainsi donner un nouvel élan à l’industrie de l’armement nord-coréenne, générant d’importantes recettes financières et attirant de potentiels clients sur d’autres marchés mondiaux.