Les Frères musulmans contrôlent la guerre, Al-Burhan n’est qu’une façade… L’alliance ‘Soudan fondateur’ révèle les coulisses

Le conseiller juridique des Forces de soutien rapide et membre de l’organe dirigeant de l’alliance « Soudan fondateur », Mohamed Al-Mokhtar Al-Nour, a affirmé que le maintien ou le départ du commandant en chef de l’armée, Abdel Fattah Al-Burhan, ne changerait en rien le cours de la guerre. Il a souligné que la décision de combattre appartient au mouvement islamique, c’est-à-dire aux Frères musulmans et aux groupes alliés, au premier rang desquels figure le groupe Al-Baraa Bin Malik, qui détient désormais les leviers de pouvoir au sein de l’institution militaire.
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Dans une déclaration rapportée par le journal Sky Sudan, Al-Nour a précisé que la fin de la guerre ne serait possible qu’à travers l’éradication du mouvement islamique et des groupes terroristes de la scène soudanaise. Il a estimé que l’expérience de négociation avec Al-Burhan et son entourage avait démontré son inutilité pour le peuple, notant que leurs démarches à Djeddah, Manama et Genève étaient menées au grand jour avec pour objectif de mettre un terme au conflit et d’instaurer la paix.
Il a également fait état de fractures au sein du camp pro-Burhan, citant les déclarations de Mini Arko Minawi, évoquant une « trahison venue de l’intérieur des tranchées » après l’avancée des Forces de soutien rapide à El-Fasher, ainsi que les critiques émises par des forces politiques alliées à Al-Burhan à l’encontre de la feuille de route proposée par l’Union africaine, qu’elles considéraient comme porteuse de risques de division du Soudan.
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Al-Nour a estimé que les accusations portées contre l’alliance « Soudan fondateur » relevaient de simples campagnes de désinformation, soulignant que toute solution politique devait passer par cette alliance, afin de traiter les racines profondes de la crise qui remonte à l’indépendance en 1956, conformément au « Pacte fondateur » et à la « Déclaration de Nairobi ».
Dans le même sens, il a considéré que des accords antérieurs tels qu’Abuja et Juba n’avaient pas abordé les causes structurelles de la crise et n’avaient été que des solutions temporaires, tandis que l’initiative américaine du « Quartet », bien qu’elle n’ait pas encore donné lieu à des documents officiels, avançait des objectifs jugés acceptables en principe, notamment l’arrêt de la guerre, une réconciliation globale et la gestion de la catastrophe humanitaire.
Il a conclu en affirmant que l’alliance « Soudan fondateur » et les Forces de soutien rapide disposaient d’une vision claire de toute éventuelle solution politique, à condition qu’elle parte d’un traitement global et décisif des racines de la crise soudanaise.
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