Un témoignage secoue Marib… Comment les Frères musulmans ont transformé les services de renseignement en outil d’assassinats et de torture

Sultan Nabil Qassem, l’une des victimes des exactions commises par les Frères musulmans au Yémen, a livré un témoignage public qui a profondément bouleversé l’opinion. Il y a révélé comment la branche locale des services de renseignement, à Marib, avait été détournée de sa mission institutionnelle pour devenir un instrument de répression entre les mains du parti Al-Islah, la façade politique du groupe.

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Dans une déclaration vidéo publiée sur sa page Facebook, Qassem raconte qu’un influent dirigeant des Frères musulmans, Hilal Al-Fayshani, lui avait proposé de constituer un groupe armé afin d’agresser le commandant militaire Mohsen Al-Baydani, en échange de 50 millions de rials, dans le but de préparer son élimination à l’intérieur d’un hôpital. Qassem affirme avoir refusé et prévenu Al-Baydani du complot, mais cette décision l’a ensuite exposé à une campagne de traques, de menaces et de pressions qui ont abouti à son arrestation puis à son supplice.

Selon son témoignage, plusieurs responsables sécuritaires affiliés aux Frères musulmans, dont un agent connu sous le nom de guerre « Abou Aqil », se sont chargés de le torturer. Il dit avoir subi des décharges électriques répétées et avoir été enfermé pendant quinze mois dans des toilettes exiguës, dans l’objectif de l’obliger à revenir sur ses déclarations contre Al-Fayshani.

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Qassem ajoute que le directeur local des services de sécurité politique, le général Ahmad Hanshal, lui avait proposé de modifier son témoignage en échange de sa libération. Devant son refus, il a été confronté à de fausses accusations et contraint de signer des dépositions falsifiées.

Il assure que les traces des sévices infligés demeurent visibles sur son corps et impute directement aux dirigeants des Frères musulmans à Marib la responsabilité de ce qu’il a enduré. Selon lui, son seul « crime » a été de dire la vérité devant la justice.

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Ce témoignage a provoqué une onde de choc dans la société yéménite. Plusieurs militants et journalistes ont interpellé le Conseil présidentiel afin qu’il intervienne pour mettre fin aux violations et traduire les responsables en justice. Ils mettent en garde contre une reproduction à Marib des méthodes coercitives des Houthis, dissimulées cette fois derrière les institutions de l’État.

Le journaliste yéménite Radwan Al-Hamdani a confirmé, sur son compte Facebook, que « les révélations de Sultan Nabil Qassem concernant Hilal Al-Fayshani et les cellules d’assassinats liées aux Frères musulmans à Marib coïncident avec des informations que j’avais reçues il y a quelques mois, mais que je m’étais abstenu de publier en attendant de pouvoir les vérifier ».

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Al-Hamdani a par ailleurs tenu pour responsable Sultan Al-Aradah, membre du Conseil présidentiel, l’exhortant à agir avec fermeté face à ces dérives, à redresser la situation et à mettre un terme aux pratiques de ceux qui salissent l’image de Marib en reproduisant des crimes similaires à ceux commis par les Houthis.

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