Politique

Ben Gvir menace Marwan Barghouti dans sa cellule


L’incident a provoqué une vague d’indignation en Palestine et au-delà. Jeudi, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a fait irruption dans la cellule de l’éminent prisonnier palestinien Marwan Barghouti, détenu depuis 2002, le menaçant directement dans une scène documentée par les médias israéliens. Les images, largement diffusées, montrent Barghouti dans un état de santé préoccupant, amaigri et affaibli.

Selon la chaîne israélienne privée « Channel 7 », Ben Gvir a pénétré dans l’unité d’isolement où se trouve Barghouti et lui a lancé : « Quiconque s’en prend à Israël et tue nos enfants ou nos femmes sera anéanti. Vous ne gagnerez pas contre nous. » Cette visite, présentée comme un suivi des mesures de durcissement des conditions de détention, s’inscrit dans un contexte de tension accrue après l’approbation par l’état-major israélien d’un plan visant à réoccuper entièrement la bande de Gaza.

Barghouti, figure majeure du mouvement national palestinien et membre du Comité central du Fatah, purge cinq peines de prison à perpétuité pour son implication présumée dans des attaques meurtrières contre des Israéliens. Son état physique, visiblement détérioré, a déclenché de vives réactions. Le Bureau des médias des prisonniers palestiniens a dénoncé « une manifestation claire de l’esprit de vengeance et de provocation qui domine l’administration pénitentiaire israélienne ».

La diplomatie palestinienne a qualifié l’incident « d’acte de terrorisme d’État organisé » et a tenu Israël pour « pleinement et directement responsable » de la vie de Barghouti et de celle de tous les prisonniers palestiniens. Elle a également annoncé saisir le Comité international de la Croix-Rouge et les instances internationales pour obtenir une intervention urgente.

Hussein Al-Sheikh, vice-président palestinien, a qualifié les menaces de Ben Gvir de « sommet du terrorisme psychologique, moral et physique », y voyant un signe inquiétant d’escalade dans la politique de l’occupation contre les prisonniers. La famille de Barghouti a exprimé sa crainte d’un assassinat en cellule, dénonçant « un visage marqué par l’épuisement et la faim ».

Le directeur de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, Raed Abu Al-Homs, a estimé que Ben Gvir « a franchi toutes les lignes rouges » en s’attaquant à un leader d’une telle stature. Le Centre palestinien pour la défense des prisonniers a, pour sa part, alerté sur les « conditions inhumaines » de détention, affirmant que Barghouti avait perdu plus de la moitié de son poids en raison de la négligence médicale et des mauvais traitements.

Depuis la nomination de Ben Gvir fin 2022, les conditions carcérales des Palestiniens se sont considérablement durcies, entraînant une perte de poids généralisée parmi les détenus. En juillet dernier, le ministre s’était même vanté de « réduire la nourriture des prisonniers au strict minimum du strict minimum ».

Selon les données du Club des prisonniers palestiniens, Israël détient actuellement 10 800 Palestiniens, dont 49 femmes, 450 mineurs et 2 378 classés comme « combattants illégaux », sans compter les détenus dans des camps militaires, y compris des prisonniers libanais et syriens.

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