Dbeibah entrave le déplacement de députés de l’ouest de la Libye vers Benghazi pour bloquer l’adoption du budget

Un nouveau chapitre s’écrit dans la crise politique libyenne après que plusieurs députés ont été empêchés de quitter Tripoli à destination de Benghazi, dans ce qui semble être une tentative manifeste d’entraver une séance parlementaire prévue ce lundi consacrée à l’examen de la loi de finances destinée au gouvernement de stabilité.
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Cet incident dépasse le simple cadre logistique ; il s’inscrit dans une série de mesures reflétant la lutte persistante pour le pouvoir entre l’est et l’ouest du pays. Il met en lumière un clivage institutionnel toujours profondément enraciné, menaçant de compromettre toute avancée vers une réconciliation ou une unité nationale durable.
L’événement est d’autant plus significatif qu’il rappelle un précédent : en septembre 2022, des députés avaient déjà été empêchés de voyager. Ce parallèle suggère que l’obstruction des travaux du pouvoir législatif est désormais un outil systématique utilisé par les factions en conflit pour imposer leur volonté et bloquer toute convergence politique susceptible de servir l’intérêt national.
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Ce contexte tendu jette une incertitude majeure sur la tenue de la session prévue et sur l’avenir même du budget proposé, tout en accentuant les doutes quant à la viabilité de tout accord politique sous ces conditions.
L’annonce de l’interdiction de voyager a été rendue publique par Misbah Douma, deuxième vice-président du Parlement, qui a indiqué que la direction de l’aviation civile à l’aéroport international de Mitiga à Tripoli était responsable de cette décision.
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Dans son communiqué, Douma a tenu ces autorités pour pleinement responsables de ce qu’il a qualifié de violation manifeste de la Déclaration constitutionnelle, ainsi que d’atteinte au droit à la libre circulation, garanti à tous les citoyens, y compris aux membres du pouvoir législatif.
Il a exhorté toutes les parties concernées à lever les obstacles afin de permettre aux députés d’exercer leurs fonctions en toute indépendance, sans interférence ni pression externe pouvant compromettre le processus politique ou les institutions de l’État.
Enfin, Douma a appelé le procureur général, Al-Siddiq Al-Sour, à ouvrir une enquête urgente sur cet incident et à engager des poursuites à l’encontre des responsables de cette entrave.
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Dans ses déclarations à la chaîne Al Arabiya, le député Tarek Al-Machay a affirmé que l’annulation du vol transportant des membres du Parlement depuis l’aéroport de Mitiga constitue un indice révélateur du niveau de dysfonctionnement institutionnel actuel en Libye, dénonçant une mainmise de l’exécutif sur les rouages de l’État, en dehors de tout cadre légal ou constitutionnel.
Al-Machay a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une simple mesure administrative, mais d’une décision éminemment politique, visant à étouffer le rôle du Parlement et à empêcher les représentants du peuple d’assumer leur responsabilité en cette période critique.
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Il a précisé que les députés avaient pour intention de débattre des conséquences des frappes aériennes sur plusieurs villes de l’ouest du pays, ainsi que de la loi de finances. Il a accusé certaines parties de chercher à bloquer l’ouverture de ce dossier et d’échapper à toute forme de reddition de comptes.
Le député a mis en garde contre la persistance de ce type de comportements de la part du gouvernement d’union nationale sortant, avertissant qu’ils constituent une menace directe pour l’unité du pays. Il a qualifié la transformation des aéroports en outils de coercition politique et la marginalisation du pouvoir législatif de précédent dangereux.
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Cet incident, qui empêche les députés d’exercer leurs fonctions constitutionnelles, illustre l’imbrication problématique entre les sphères exécutive et législative. Il reflète une faiblesse dans la séparation des pouvoirs et une absence de contrôle effectif, ce qui nourrit davantage la méfiance entre les parties libyennes.
Cette escalade intervient alors que le Parlement devait examiner un projet de loi budgétaire massif de 160 milliards de dinars libyens, destiné exclusivement au gouvernement de stabilité dirigé par Oussama Hammad. Ce budget suscite des interrogations sur sa légitimité, en l’absence d’un exécutif unifié bénéficiant du consensus national.
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Les chiffres prévus – dont 64 milliards alloués aux salaires et 54,6 milliards au soutien – soulignent les défis économiques majeurs du pays et renforcent les inquiétudes concernant les dépenses incontrôlées et la corruption endémique, dans un contexte de crise financière aiguë pour les Libyens.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une longue série de tensions entre les institutions de l’est et de l’ouest libyen. En septembre 2022, des députés avaient déjà été empêchés de voyager pour discuter de la nomination d’un nouveau président à la Cour suprême, entre autres lois. Aujourd’hui, un scénario similaire se répète pour entraver l’examen du budget.
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Ce comportement révèle que certaines factions utilisent leur contrôle territorial pour empêcher toute décision qui ne servirait pas leurs intérêts, même si elle est essentielle à la stabilité et à la reconstruction de l’État.
Ces événements illustrent les obstacles persistants à la mise en œuvre des accords politiques passés, dont l’accord politique libyen exigeant l’approbation de 120 députés. Entraver la liberté de déplacement des parlementaires constitue une atteinte directe au processus démocratique et une tentative délibérée de bloquer le travail législatif.
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Dans ce climat, la crise économique continue de s’aggraver, et le citoyen libyen reste la principale victime. Sans budget unifié ni supervision efficace, les ressources publiques se dispersent, la corruption prospère, et l’État perd sa capacité à assurer les services essentiels. La répétition de ces incidents envoie un signal clair : le combat pour le pouvoir prime toujours sur l’intérêt national, et la route vers la stabilité demeure semée d’embûches.
La Libye reste divisée entre deux gouvernements concurrents : à Tripoli, celui d’Abdelhamid Dbeibah, issu du dialogue politique libyen de 2021 et censé gérer la transition jusqu’aux élections avortées de décembre de la même année ; et à Benghazi, le gouvernement parallèle de stabilité dirigé par Oussama Hammad, nommé par la Chambre des représentants. Cette dualité institutionnelle prolonge le blocage politique, fragilise la légitimité des autorités, et entrave tout progrès vers l’unification et la tenue d’élections inclusives.
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