Politique

Les Iraniens ne se sentent plus en sécurité après la guerre des 12 jours


L’Iran est de plus en plus inquiet face aux risques d’infiltrations du Mossad, les services de renseignement israéliens. Un mois après le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre éclair de 12 jours entre l’Iran et Israël, le climat reste tendu. La peur d’un nouveau conflit est palpable, exacerbée par la stagnation des négociations nucléaires.

La guerre a révélé des lacunes préoccupantes dans les systèmes de défense iraniens, mettant en lumière l’incapacité des autorités à protéger des installations sensibles, des scientifiques nucléaires et des officiers supérieurs du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, tués dans des frappes ciblées d’une précision redoutable. Ces événements ont souligné la profondeur de la pénétration israélienne dans les structures sécuritaires de l’Iran.

Même si le cessez-le-feu a tenu un mois sans incident majeur, l’incertitude domine. Les Iraniens vivent dans la crainte constante d’une reprise des hostilités, dans un contexte régional marqué par une hostilité persistante entre Téhéran et Tel-Aviv, symbolisée par une « guerre de l’ombre » faite d’assassinats, d’attaques cybernétiques et de sabotage.

Les services de renseignement du Corps des Gardiens ont récemment mis en garde contre l’augmentation des tentatives de recrutement par des agences étrangères. Téhéran craint que le Mossad ne poursuive ses opérations clandestines, comme celles qui ont permis à Israël d’éliminer des figures majeures durant le récent conflit.

Les témoignages d’habitants, comme Peyman à Shiraz, ou Hamid, un fonctionnaire à Téhéran, reflètent un profond sentiment d’angoisse. Pour beaucoup, les attaques israéliennes, notamment sur la capitale, ont ravivé le traumatisme de la guerre Iran-Irak des années 1980, qui avait coûté la vie à environ 500 000 personnes. Même si le conflit récent était de courte durée, ses effets psychologiques sont durables.

La septuagénaire Golandam Babaei, habitante de Kermanshah, confie sa peur de revivre l’exode qu’elle a connu dans sa jeunesse. Quant à Ali Khanzadi, ancien combattant blessé en 1993, il insiste sur la différence fondamentale avec les guerres passées : la guerre d’aujourd’hui se mène avec des drones et des missiles intelligents, capables de frapper sans avertissement et à distance.

Les autorités iraniennes appellent à l’unité nationale et préparent la population à une éventuelle reprise des combats. Le Guide suprême, Ali Khamenei, a affirmé que l’objectif des frappes israéliennes était de renverser le régime islamique. Il a exhorté les diplomates à redoubler de prudence dans cette période sensible.

Téhéran affirme rester disposé à dialoguer avec les États-Unis sur le nucléaire, à condition d’obtenir des garanties concrètes. Mais le peuple iranien, marqué par les récents événements, doute de plus en plus de la possibilité d’un retour durable à la stabilité.

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