La visite secrète d’Al-Khuraiji à Port-Soudan : soutien saoudien conditionnel ou sauvetage politique de dernière minute ?

Dans un contexte politique instable, des informations exclusives ont révélé une visite secrète effectuée par le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Walid Al-Khuraiji, à Port-Soudan le 12 juillet 2025. Bien que les détails aient été gardés confidentiels, des sources fiables confirment que cette visite visait à contenir une crise silencieuse entre le Premier ministre soudanais, Kamel Idriss, et le commandement militaire, tout en alignant les positions de Riyad et de Khartoum à un moment politique critique.
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Maîtriser une rébellion civile silencieuse
La visite d’Al-Khuraiji intervient alors que les réticences du Premier ministre Kamel Idriss se multiplient face à l’ingérence persistante de la hiérarchie militaire, menée par le général Abdel Fattah al-Burhan, notamment dans la formation du futur gouvernement. Idriss, nommé sur recommandation saoudienne, a exprimé dans des cercles restreints son agacement face aux tentatives de l’armée d’imposer certains noms au sein de l’exécutif. Inquiète d’un possible éclatement des tensions, Riyad aurait agi rapidement pour préserver l’équilibre fragile de la transition.
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Rencontre avec l’homme de l’ombre
Fait notable, Al-Khuraiji n’a pas limité ses entretiens aux figures militaires comme Al-Burhan et Yasser Al-Atta. Il a également rencontré Ali Karti, secrétaire général du Mouvement islamique, soulignant une volonté saoudienne de rassembler toutes les lignes d’influence. Selon des sources bien informées, Al-Khuraiji aurait sollicité un soutien temporaire de la part de Karti au gouvernement Idriss, en échange de promesses non divulguées concernant l’avenir politique du pays.
Messages croisés et exigences militaires
Toujours selon les fuites, Al-Burhan aurait profité de cette rencontre pour transmettre un message direct aux autorités saoudiennes, leur demandant d’accélérer l’envoi d’équipements militaires essentiels, dans un contexte de pression croissante sur le terrain. Bien que la réponse officielle saoudienne n’ait pas été rendue publique, les signaux indiquent que Riyad continue de considérer l’armée comme le principal garant de la stabilité au Soudan, même au détriment du processus civil.
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Idriss, un projet saoudien par excellence
Il est essentiel de rappeler que Kamel Idriss ne s’est pas imposé spontanément sur la scène politique. Son arrivée à Port-Soudan le 29 mai 2025, à bord d’un vol privé en provenance d’Arabie saoudite, a fait suite à des réunions à huis clos avec des responsables saoudiens. Ces rencontres ont jeté les bases de son mandat. Loin d’être indépendant, il incarne un projet saoudien destiné à ancrer une influence régionale à Khartoum.
À qui profite l’opération ?
Si la visite d’Al-Khuraiji visait réellement à désamorcer une crise politique et à coordonner les soutiens, une question centrale demeure : qui en tire véritablement avantage ?
Est-ce Kamel Idriss, coincé entre les pressions intérieures et les injonctions extérieures ?
Est-ce l’armée soudanaise, qui utilise la façade civile comme levier pour ses propres objectifs ?
Ou bien l’Arabie saoudite, qui cherche à étendre sa mainmise sur le pouvoir à Khartoum, en s’appuyant sur des leviers économiques et diplomatiques jusqu’à influencer la souveraineté même du pays ?
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La partie d’échecs s’élargit… et Riyad avance ses pions
La rencontre du 12 juillet n’était pas une simple visite diplomatique. Elle constitue une intervention politique directe dans la mécanique du pouvoir soudanais. À travers elle, Riyad cherche à réajuster les équilibres entre civils et militaires, tout en projetant ses intérêts stratégiques sur la mer Rouge et la Corne de l’Afrique.
Mais la partie est loin d’être terminée. Le Soudan n’est pas un échiquier que l’on manipule impunément depuis l’étranger. Le pays est en ébullition, les alliances se redéfinissent, la méfiance gagne du terrain. Dans ce climat, la visite d’Al-Khuraiji s’impose comme un moment charnière dans l’histoire des interventions étrangères sur un sol soudanais en crise.