Politique

L’intransigeance du Hamas et l’optimisme de Washington : un responsable américain évalue les chances d’un accord sur Gaza


Lorsque les tragédies s’accumulent dans une région en crise, toute initiative sérieuse de résolution humanitaire devient un fil ténu auquel chacun tente de s’accrocher. C’est exactement ce qui se passe actuellement à Gaza.

Dans ce contexte, Adam Boehler, l’envoyé américain chargé des questions liées aux otages, a révélé qu’un accord avec le Hamas est « imminent et plus proche que jamais », selon ce qu’a rapporté le journal américain Politico.

Lors du Forum sur la sécurité d’Aspen, Boehler a déclaré que « les succès militaires israéliens contre l’Iran ouvrent une opportunité politique susceptible de faciliter un accord en vue de libérer des dizaines d’otages toujours détenus par le Hamas ». Il a affirmé avoir bon espoir qu’un tel accord puisse aboutir.

Cependant, le responsable américain a décrit le Hamas comme étant « extrêmement obstiné », soulignant les difficultés rencontrées dans les négociations directes avec le mouvement.

« Ils (le Hamas) continuent de refuser toute concession, alors même qu’Israël les écrase sur le plan militaire. Ils persistent à croire qu’ils détiennent un levier de négociation », a-t-il ajouté, précisant que l’échec d’un éventuel accord résulterait de cette intransigeance.

Interrogé par un journaliste sur la possibilité que l’administration Biden aurait dû entamer un dialogue direct avec le Hamas dès les premières phases du conflit, Boehler a refusé de commenter.

Il a par ailleurs nié toute implication des États-Unis dans des accords « unilatéraux » avec le Hamas, affirmant : « Nous avons toujours œuvré en coordination avec les Israéliens. »

Boehler avait été critiqué par des partisans du gouvernement israélien plus tôt cette année pour avoir contourné les autorités israéliennes afin de négocier directement avec le Hamas la libération d’Idan Alexander, un citoyen américano-israélien enlevé lors des attaques du 7 octobre 2023.

Nouvelle proposition de cessez-le-feu

Les déclarations de Boehler coïncident avec un rapport du média américain Axios, citant deux sources, selon lequel le Qatar, l’Égypte et les États-Unis ont soumis une nouvelle proposition actualisée à Israël et au Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza.

Selon les informations de Axios, deux éléments ont été modifiés dans cette proposition : l’ampleur du retrait militaire israélien de Gaza durant le cessez-le-feu, et le nombre de prisonniers palestiniens qui seraient libérés en échange de chaque otage israélien.

Pourquoi Washington s’est-elle retirée du Forum sur la sécurité d’Aspen ?

Adam Boehler est le seul membre de l’administration de Donald Trump à avoir pris la parole lors de l’édition 2024 du Forum annuel de la sécurité nationale, qui a débuté mardi pour une durée de quatre jours.

Son collègue, Tom Barak, ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, s’est retiré à la dernière minute mercredi, en réaction aux frappes israéliennes contre la capitale syrienne.

Le Pentagone avait déjà retiré lundi plusieurs hauts responsables militaires et autres cadres du département de la Défense, invoquant que le forum ne correspondait pas aux « valeurs » du ministère, selon Politico.

Le porte-parole du Pentagone, Kingsley Wilson, a qualifié l’événement, pourtant officiellement non partisan, de « repaire pernicieux du globalisme ».

Le journal note que Boehler n’a pas été interrogé sur le boycott quasi complet du forum par l’administration américaine et n’a pas évoqué la décision du Pentagone de retirer ses intervenants.

Le Forum d’Aspen, organisé par l’Institut Aspen, est l’un des événements les plus influents dans les cercles de la sécurité nationale et de la politique étrangère aux États-Unis. Il réunit chaque année des figures majeures issues aussi bien des administrations républicaines que démocrates.

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