Washington agit contre les Frères musulmans : une proposition de loi pour les désigner comme organisation terroriste

Washington s’oriente vers une nouvelle initiative législative visant les Frères musulmans, après que la députée républicaine Nancy Mace a présenté un projet de loi visant à désigner le groupe comme une « organisation terroriste étrangère ».
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Intitulé « Loi sur la désignation des Frères musulmans comme organisation terroriste de 2025 », le projet s’inscrit dans une série de tentatives précédentes ayant échoué à obtenir un consensus au sein du Congrès. Toutefois, cette fois-ci, il bénéficie d’un soutien croissant dans les cercles républicains.
La proposition a été directement soumise au Comité judiciaire de la Chambre des représentants. Elle s’appuie sur des analyses historiques et politiques qui attribuent aux Frères musulmans la responsabilité d’avoir jeté les bases idéologiques de la violence et de l’extrémisme depuis leur fondation dans les années 1930.
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La note explicative accompagnant le projet de loi souligne l’implication du mouvement dans plusieurs assassinats politiques, ainsi que son parrainage d’organisations affiliées, telles que Hamas, officiellement classée comme organisation terroriste par les États-Unis depuis 1997.
Par ce projet, la députée Nancy Mace cherche à pousser le Département d’État américain à revoir sa politique à l’égard des Frères musulmans, afin de les inscrire officiellement sur la liste des organisations terroristes étrangères, conformément à la loi sur l’immigration et la nationalité.
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Une telle désignation entraînerait l’interdiction de tout lien financier avec le groupe, le gel de ses éventuels avoirs sur le territoire américain, ainsi que l’interdiction de tout financement provenant des États-Unis.
Le projet bénéficie également du soutien renouvelé du sénateur républicain Ted Cruz, qui avait déjà proposé des initiatives similaires lors de sessions précédentes, sans qu’elles n’aboutissent au vote final. Dans une déclaration à la presse, Cruz a réaffirmé que l’inaction face à la menace posée par les Frères musulmans relevait d’un « aveuglement stratégique », dénonçant ce qu’il considère comme une « hypocrisie » dans les critères de désignation des groupes extrémistes.
En parallèle, certains avertissements persistent quant aux complications juridiques et diplomatiques qu’un tel classement pourrait engendrer, notamment en raison des débats internes aux institutions américaines sur le caractère « global » du mouvement et la diversité de ses activités, entre politique et prêche religieux. Les partisans du projet estiment toutefois que cette ambiguïté a été exploitée depuis des décennies par le groupe pour étendre son influence, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi au sein des sociétés occidentales.
Bien que le projet n’en soit encore qu’à ses débuts, son calendrier et le soutien significatif dont il bénéficie au sein du parti républicain traduisent une volonté plus ferme de traiter la question, en cohérence avec les classements adoptés par des pays comme l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis depuis 2013.