Business Insider : des images satellites révèlent cinq bases nucléaires secrètes en Russie

La Russie procède actuellement à la modernisation de cinq de ses bases nucléaires situées en Europe et dans le Pacifique, selon de nouvelles images satellites révélées par le média américain Business Insider.
-
Pourquoi la Russie construit-elle une nouvelle usine de munitions au Venezuela ?
-
La Russie met en garde contre l’usage d’armes nucléaires tactiques pour frapper le site de Fordo
Le site a publié des clichés pris entre mai et juin 2025 par la société américaine Planet Labs, montrant des travaux de construction massifs dans des installations secrètes, entourées de clôtures et protégées par des postes de garde couverts, dans des zones associées à l’infrastructure nucléaire russe.
Aucune réaction officielle russe n’a été émise, et les informations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
Ces mises à jour interviennent dans un contexte de tensions nucléaires croissantes, dues à la guerre en Ukraine et à l’expansion de l’arsenal chinois. La Russie dispose du plus grand stock nucléaire mondial avec environ 4 300 ogives actives, contre 3 700 pour les États-Unis.
-
La Russie riposte à la Toile d’Araignée : neuf régions ukrainiennes sous les flammes
-
Pearl Harbor de la Russie : une attaque symbolique ou un tournant stratégique ?
Base d’Asipovichi (Biélorussie)
Située au centre de la Biélorussie, alliée proche de Moscou, cette base montre une nouvelle installation sécurisée construite au nord du site à la date du 21 mai 2025. Hans Kristensen, directeur du projet d’information nucléaire à la Fédération des scientifiques américains, indique que « trois couches de clôtures » ont été érigées, avec une barrière centrale fortement renforcée.
L’entrée sud de la base est couverte, permettant de contrôler les camions à l’abri des regards satellitaires. Les ogives thermonucléaires stockées sur ces sites seraient des armes tactiques, plus petites et plus facilement transportables, pesant entre 200 et 300 kg chacune.
Un abri couvert entre les arbres mène probablement à un dépôt d’ogives contenant également des produits chimiques et explosifs dangereux. À l’est, un grand antenne orange de commandement et contrôle est visible.
-
Nombre et efficacité : l’avantage des missiles donne l’avantage à la Russie sur l’Ukraine
-
Russie et Ukraine entre feu et négociations : missiles dans le ciel et échanges sur le terrain
Des comparaisons avec les images d’avril 2021 montrent la construction d’une route menant à une grande plateforme, laissant penser à l’intégration d’un raccordement ferroviaire depuis les lignes principales biélorusses. Les analystes estiment que la base n’abrite pas encore d’ogives, qui seraient conservées à Briansk, en Russie, et transférées si nécessaire.
Un autre complexe à Asipovichi pourrait héberger des missiles Iskander à courte portée, pouvant être équipés d’ogives nucléaires. Deux garages ultra-sécurisés ont été ajoutés au site d’ici juin 2025.
-
Le monstre soviétique S-200 : l’Ukraine ressuscite les fantômes du passé pour effrayer la Russie
-
Poutine parle de son successeur à la présidence de la Russie
Base de Gadzhiyevo
Ce port militaire du nord de la Russie abrite des sous-marins nucléaires. Des images satellites antérieures y ont déjà révélé la présence d’ogives. Un peu plus au nord, des sous-marins à missiles balistiques sont amarrés. Une des installations dispose d’une grue permettant de charger des missiles intercontinentaux sur les submersibles.
Six nouveaux bâtiments ont été construits entre avril et mai 2025, potentiellement pour stocker des missiles non encore équipés d’ogives.
-
Derrière les fronts : Une image déclenche une guerre des symboles entre la Russie et l’Ukraine
-
Un message et une nouvelle tactique… Koursk, la Russie, redéfinit la guerre et la trêve
Base de Kaliningrad
Située dans l’enclave russe entre la Lituanie et la Pologne, Kaliningrad présente des installations protégées par plusieurs couches de périmètres de sécurité. Les experts estiment qu’elle est destinée à abriter des armes nucléaires tactiques.
Les images de 2020 à 2022 montrent qu’un ancien bunker a été détruit puis reconstruit, et plusieurs clôtures renforcées ont été installées. Un bâtiment gris suspecté d’être une guérite a été ajouté en juin 2025. Ce même bâtiment apparaît aussi à Asipovichi, ce qui intrigue les analystes.
-
L’attaque la plus massive en trois ans : 337 drones ukrainiens abattus par la Russie
-
Ukraine et Russie dans le « State of the Union » : Un signe de paix et une volonté de dialogue
Base de Kamtchatka
Sur la côte Pacifique, face à l’Alaska, cette base abrite le nouveau torpille Poséidon, un engin sous-marin à propulsion nucléaire pouvant parcourir de longues distances avant d’exploser. Cette capacité suscite des inquiétudes aux États-Unis quant à un éventuel usage contre leur côte ouest.
Un périmètre de sécurité élevé suggère la présence d’un dépôt nucléaire. Deux nouveaux bâtiments ont été construits entre 2022 et juin 2025, l’un d’eux comportant de longues rangées de compartiments pouvant contenir des ogives. Un autre bâtiment en forme de T présente des « marques nucléaires évidentes ».
-
Arrêt du soutien américain : Scénarios dangereux pour l’Ukraine face à la Russie
-
La Russie récupère 64 % des terres de Koursk : la fin du contrôle ukrainien est-elle proche ?
Base de Severny (Novaïa Zemlia)
C’est là que l’URSS a fait exploser la bombe Tsar, la plus puissante de l’histoire. Une base de soutien sur l’île de Severny sert aujourd’hui à tester des dispositifs nucléaires sans explosion complète.
En 2023, un grand bâtiment a été construit dans la partie sud du complexe. Les images de juin 2025 montrent que l’expansion est terminée. Des signes indiquent aussi un élargissement des tunnels de test d’explosifs de haute puissance.
-
Guerre des missiles intercontinentaux : la Russie tire un missile balistique sur l’Ukraine
-
«Modification de la doctrine nucléaire» : la Russie s’apprête à mettre le monde « au bord du précipice »