Politique

Le plan de l’Irak pour réinsérer les rapatriés des camps de déplacés syriens et prévenir le retour de l’extrémisme peut-il réussir ?


Les autorités irakiennes ont entamé la mise en œuvre d’un plan global de réinsertion de leurs ressortissants rapatriés des camps de déplacés du nord-est de la Syrie, en particulier le camp d’Al-Hol, considéré comme l’un des foyers les plus dangereux de l’extrémisme dans la région.

Ce plan, supervisé par le service de lutte contre le terrorisme, vise à prévenir la résurgence du phénomène de radicalisation et de recrutement parmi les rapatriés, et à assurer leur intégration sécurisée dans la société irakienne.

Selon un rapport publié par le site Middle East Online, cette initiative répond à une nécessité urgente de traiter les aspects sécuritaires et humanitaires liés aux Irakiens retenus dans les camps syriens après la chute de l’organisation Daech. Le plan comprend des programmes de réhabilitation psychologique et comportementale, en plus de rigoureux contrôles de sécurité visant à distinguer les civils des individus impliqués ou liés directement aux groupes extrémistes.

Des sources irakiennes précisent que l’opération ne se limite pas au retour des personnes dans leurs régions d’origine. Elle comprend également une phase de réinsertion dans des centres spécialisés, où les individus bénéficient de formations aux compétences de vie, d’un suivi psychologique et social, ainsi que d’un soutien logistique pour eux-mêmes et leurs familles.

Par ailleurs, les enfants seront intégrés au système éducatif, et les femmes bénéficieront d’un accompagnement pour reconstruire une vie stable, en dehors des cercles de violence et de marginalisation.

Cette initiative marque un tournant dans la manière dont l’Irak gère le dossier des rapatriés. Le gouvernement cherche à éviter les erreurs du passé, où l’absence de suivi avait permis à certains de retomber dans l’extrémisme ou de rejoindre des cellules dormantes. Bagdad mise ainsi sur ce programme pour affaiblir l’influence idéologique que conservent encore certaines organisations terroristes dans les camps.

Le camp d’Al-Hol, qui abrite des milliers de femmes et d’enfants liés à Daech, reste l’un des dossiers les plus complexes. Des experts en sécurité avertissent qu’il pourrait devenir un nouveau foyer de radicalisation s’il n’est pas traité de manière méthodique. L’ONU a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant aux conditions dans le camp, appelant les États à rapatrier leurs ressortissants et à les réhabiliter dans le respect des normes humanitaires et juridiques.

Alors que de nouveaux groupes de rapatriés se préparent à rentrer en Irak, la question reste posée : ces programmes seront-ils en mesure de produire des résultats concrets dans un contexte post-conflit marqué par des défis sécuritaires, sociaux et politiques ? Le succès du plan dépendra de la rigueur de son application et de la coordination entre les différentes institutions de l’État.

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