Chute de l’accord du cerveau des attentats du 11 septembre : la justice poursuit l’ingénieur de la terreur

Dans une décision qui met un terme à une longue controverse juridique, une cour d’appel américaine a annulé vendredi un accord de plaidoyer conclu entre le parquet et Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre 2001, qui lui aurait permis d’échapper à la peine de mort.
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Les juges de Washington DC ont rejeté l’accord, qui aurait permis à Mohammed et à d’autres accusés d’être condamnés à la prison à vie sans libération conditionnelle, dans un arrêt prononcé à deux voix contre une.
L’accord avait suscité la colère des familles des victimes des attentats, incitant l’ancien secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, à l’annuler l’année dernière, déclarant que les Américains méritaient un procès public pour ces crimes.
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Refus de l’accord
Les deux juges majoritaires, Patricia Millett et Neomi Rao, ont affirmé que Lloyd Austin avait agi dans le cadre de ses prérogatives légales et qu’elles refusaient de remettre en cause son jugement.
Les accords de plaidoyer avec Khalid Cheikh Mohammed ainsi qu’avec Walid ben Attash et Mustafa al-Hawsawi avaient été annoncés fin juillet 2023, donnant l’impression qu’une issue proche se profilait après des années d’impasse procédurale.
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Les accusés sont toujours détenus à la base militaire de Guantánamo, à Cuba.
Cependant, Austin a annulé les accords deux jours plus tard, expliquant que cette décision relevait de sa compétence exclusive, soulignant que les familles des victimes, les militaires et le peuple américain méritaient un procès en bonne et due forme.
Un juge militaire avait pourtant validé les accords en novembre 2023, jugeant qu’ils étaient juridiquement contraignants. Le gouvernement américain a alors fait appel de cette décision.
Vendredi, les juges d’appel ont annulé l’ordonnance militaire du 6 novembre 2024 qui empêchait le secrétaire à la Défense de se retirer des accords préalables au procès.
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Un dossier juridiquement sensible
Une grande partie des débats juridiques liés aux attentats du 11 septembre a porté sur la possibilité d’accorder un procès équitable aux accusés, compte tenu des tortures subies entre les mains de la CIA. Les accords de plaidoyer avaient été perçus comme un moyen d’éviter ces contentieux épineux.
Khalid Cheikh Mohammed, capturé au Pakistan en mars 2003, était l’un des principaux lieutenants d’Oussama Ben Laden.
Il a passé trois ans dans des prisons secrètes de la CIA, avant d’être transféré à Guantánamo en 2006.
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Surnommé « l’ingénieur de la terreur », il a revendiqué avoir planifié les attentats du 11 septembre de A à Z, tout en étant également impliqué dans d’autres complots majeurs contre les États-Unis, où il avait par ailleurs étudié à l’université.
Le symbole de Guantánamo
Guantánamo a été utilisée pour détenir les personnes arrêtées dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme », afin d’éviter qu’elles ne revendiquent leurs droits constitutionnels américains.
Le centre a compté jusqu’à 800 détenus, transférés progressivement dans d’autres pays au fil des années. Il n’en reste aujourd’hui qu’une poignée.
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