Al-Burhan cherche à contenir une crise potentielle liée à l’utilisation d’armes chimiques

Le gouvernement soudanais a affirmé qu’il coopère actuellement, par le biais de canaux techniques, avec la partie américaine sur le dossier de l’usage d’armes chimiques, dans le but d’éviter des sanctions.
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Le Soudan a assuré, jeudi, qu’il traite avec sérieux et transparence ce qu’il a qualifié d’accusations américaines concernant l’usage d’armes chimiques, précisant qu’il travaille actuellement à travers des canaux de communication technique avec les autorités américaines, alors que le pays fait face à une pression croissante en raison des accusations persistantes concernant l’usage présumé de ces armes dans le conflit, qualifié de crime contre les civils, et suscitant des appels à la reddition de comptes.
Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères a indiqué que « le Soudan a participé à la 109e session du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), tenue à La Haye aux Pays-Bas, et a présenté une déclaration concernant les allégations américaines ».
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Le 27 juin, de nouvelles sanctions américaines contre le Soudan sont entrées en vigueur, après que le département d’État américain a accusé le gouvernement soudanais d’avoir utilisé des armes chimiques dans son conflit avec les Forces de soutien rapide (FSR) en 2024. Ces sanctions incluent des restrictions sur les exportations américaines vers le Soudan ainsi que sur l’accès aux lignes de crédit gouvernementales américaines.
Le communiqué a précisé que « le Conseil a examiné, dans le cadre de son ordre du jour, les récentes allégations américaines relatives à l’usage d’armes chimiques au Soudan, à la lumière des demandes de clarification formulées par plusieurs États membres ».
Le gouvernement soudanais a affirmé qu’il accorde à ces allégations l’attention requise, en cohérence avec ses responsabilités juridiques et éthiques, et qu’il a déjà commencé à prendre des mesures concrètes pour y répondre.
Il a souligné que « le traitement objectif de telles accusations nécessite un accès aux informations sur lesquelles elles se fondent », et que le gouvernement travaille actuellement à cet effet à travers les canaux techniques avec la partie américaine, qui a exprimé sa volonté de fournir les données et détails nécessaires dans les semaines à venir.
Le gouvernement a appelé le Conseil exécutif de l’OIAC à « donner une chance à ce processus de suivre son cours dans un esprit de coopération constructive ».
Il a réaffirmé son engagement total envers les dispositions de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, ainsi que sa pleine disposition à coopérer avec l’organisation et tous les États parties, en soutien aux efforts internationaux visant à empêcher la prolifération et l’usage de ces armes, et à renforcer la paix et la sécurité aux niveaux régional et international.
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Le 29 mai, le président du Conseil de souveraineté de transition, Abdel Fattah al-Burhan, a émis une décision portant création d’un comité national chargé d’enquêter sur les allégations américaines selon lesquelles l’armée soudanaise aurait utilisé des armes chimiques dans le conflit avec les FSR.
Le gouvernement avait déjà, le 23 mai, rejeté catégoriquement ces « allégations américaines infondées et fallacieuses » concernant l’usage d’armes chimiques par l’armée.
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Ce rejet est intervenu un jour après l’annonce par le département d’État américain de sa volonté d’imposer un nouveau paquet de sanctions contre le Soudan, alléguant que l’armée avait employé de telles armes dans le cadre de la guerre civile.
Depuis la mi-avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR a causé plus de 20 000 morts et contraint environ 15 millions de personnes à fuir ou se déplacer, selon les données des Nations Unies et des autorités locales. Une étude menée par des universités américaines a, pour sa part, estimé le nombre de morts à environ 130 000.