Politique

Soudan : Les Frères musulmans tentent de s’infiltrer dans le Parti Oumma national


Dans une nouvelle évolution annonciatrice de tensions au sein de la scène politique soudanaise, une source haut placée au sein du bureau politique du Parti Oumma national a révélé des tentatives d’infiltration menées par des groupes militaires affiliés au mouvement islamique, notamment les Frères musulmans. Ces derniers chercheraient à gagner des soutiens au sein du parti en finançant et en manipulant le groupe de Port-Soudan pour appuyer une orientation favorable à l’armée.

Selon le journal Idrak, cette source — ayant requis l’anonymat — affirme que ce groupe aurait reçu un financement estimé à 1,5 million de dollars de la part de figures militaires influentes, dans le but de mener une tournée politique dans plusieurs États, dont Al-Jazira, le Nil, et le Nil Blanc. Un des membres du groupe aurait déjà perçu une première tranche de 250 000 dollars, le reste étant conditionné à la réalisation des actions de terrain convenues pour promouvoir le gouvernement de Port-Soudan.

La source qualifie cette démarche de tentative organisée de « rachat des positions politiques au sein du parti », visant à affaiblir ses institutions de l’intérieur au profit de l’agenda de l’alliance entre l’armée et le mouvement islamique.

Le bureau politique du Parti Oumma a, de son côté, publié un communiqué dénonçant la déclaration émise par le groupe de Port-Soudan, la qualifiant de « coup d’État en douceur » contre les institutions du parti, et de tentative de créer une direction parallèle opérant en dehors de la légitimité constitutionnelle.

Dans le même contexte, le Conseil de coordination du parti a condamné ce qu’il appelle « la méthode de l’autorité de Port-Soudan », qu’il considère comme une prolongation des pratiques du régime d’Al-Ingaz et des Frères musulmans en matière de corruption, d’autoritarisme, et de fragmentation des forces politiques sous des façades civiles factices.

Lors de sa dernière réunion, présidée par Fadlallah Burma Nasir, le Conseil a affirmé que la formation de gouvernements de facto en dehors des institutions légitimes ne ferait qu’aggraver la crise nationale. Il a insisté sur le fait que la seule issue à la situation actuelle passe par une solution politique globale, la fin de la guerre, la réalisation d’une transition démocratique réelle, et la construction d’une armée nationale indépendante des sphères politique et économique.

Le Conseil a rejeté ce qu’il qualifie de « confiscation de la parole du parti » par des individus ayant participé à des rencontres avec le Premier ministre désigné, Kamal Idris, affirmant que ces actions ne représentent pas les institutions du parti et ne bénéficient d’aucun mandat officiel.

Le communiqué souligne que les participants à la réunion de Port-Soudan ne disposent d’aucune légitimité représentative des bases locales et qu’ils ont agi en dehors des cadres institutionnels, suscitant de vives réactions et des déclarations de rejet de la part des cadres et des militants du parti.

En conclusion, le Conseil réaffirme son attachement à la ligne historique du parti en faveur de l’unité nationale, de la fin de la guerre, de la justice, et de la reconstruction de l’État sur la base de la citoyenneté et des institutions.

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