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Al-Burhan redistribue les ministères par la force : une mainmise menaçante sur le processus de paix au Soudan


Dans une nouvelle démarche révélant son mépris flagrant pour les consensus politiques et les accords internationaux, des sources bien informées ont révélé que le général Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté et chef du coup d’État, manœuvre en coulisses pour imposer sa vision unilatérale concernant la formation du prochain gouvernement, ignorant délibérément les partenariats conclus précédemment avec les mouvements armés, notamment ceux signataires de l’accord de paix de Juba.

Selon les informations relayées, Al-Burhan aurait informé les dirigeants des mouvements armés – parmi eux Minni Minnawi et Gibril Ibrahim – qu’il ne permettrait à aucun groupe de disposer de plus d’un ministère dans le futur gouvernement.

Ce diktat, imposé comme une réalité inéluctable, constitue une violation flagrante des termes de l’accord de Juba, lequel garantissait aux mouvements armés une représentation ministérielle proportionnelle à leur contribution au processus de paix et aux souffrances endurées par leurs populations. Fait notable, Gibril Ibrahim a catégoriquement rejeté cette proposition, affirmant qu’il ne participerait à aucun gouvernement qui ne respecte pas les accords signés. Il a également insisté sur le droit de son mouvement à obtenir les ministères des Finances et de l’Action sociale, comme convenu lors des négociations antérieures.

Cette position ferme reflète un refus clair des tentatives d’Al-Burhan d’ignorer les fondements juridiques et politiques ayant permis l’adhésion au processus de transition. En revanche, Minnawi semble avoir opté pour la voie du compromis, se montrant ouvert aux propositions d’Al-Burhan. Cette attitude pourrait marquer le début d’une division au sein des mouvements armés, alimentée par les pressions illégitimes exercées par l’institution militaire sous la direction d’Al-Burhan. Plus inquiétant encore, l’utilisation de l’appareil de renseignement militaire à des fins politiques : Al-Burhan a chargé les services de renseignement de contacter les signataires de l’accord de Juba afin de redéfinir les parts de participation gouvernementale selon son propre agenda.

Ce procédé constitue une manipulation dangereuse des accords, soulignant le mépris d’Al-Burhan pour les partenariats établis sur une base consensuelle, qu’il considère désormais comme de simples outils qu’il peut écarter à sa guise. Le peuple soudanais, longtemps victime de politiques d’exclusion et d’accaparement du pouvoir, attend un gouvernement de salut national représentatif de toutes les parties prenantes au processus politique – et non une administration de quotas imposée par la force, en dépit des droits acquis. Par ses manœuvres, Al-Burhan ne fait que reproduire les mécanismes despotiques contre lesquels le peuple s’est insurgé, tentant de remodeler l’autorité à son avantage et au profit de son entourage restreint. Ce qui se passe aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une tentative supplémentaire de saboter la paix et de replonger le pays dans un cycle sans fin de conflits internes, sous prétexte de réorganiser les priorités nationales.

En réalité, Al-Burhan redoute toute véritable co-gestion du pouvoir, préférant un gouvernement faible, obéissant à ses ordres sans poser de questions sur le sort des milliards de dollars détournés ni sur les crimes de guerre attribués aux Forces de soutien rapide et à l’armée régulière.

Il incombe désormais aux forces nationales et démocratiques d’assumer leurs responsabilités, de rejeter ces initiatives unilatérales visant à déstabiliser le processus politique, et de défendre la légitimité des accords conclus au prix de lourds sacrifices. Le Soudan ne peut plus se permettre de continuer à servir de laboratoire pour des expériences politiques menées au détriment des droits de ses peuples et des larmes de ses victimes. Il est temps que chacun prenne la parole : Non à la monopolisation du pouvoir, non à l’autoritarisme, non au retour à la dictature sous couvert de “sauvetage national”.

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