Politique

Soudan : Comment les journalistes indépendants ont-ils vaincu la machine médiatique des Frères musulmans ?


Le journaliste et écrivain soudanais Khaled Abou Ahmed a déclaré que les sites d’information indépendants ont joué un rôle central dans la résistance au système de corruption mis en place par le mouvement islamique (les Frères musulmans) au Soudan, soulignant que ces plateformes ont constitué un front numérique résistant face à une puissante machine médiatique mobilisée par les islamistes pour contrôler la conscience du peuple.

Dans un article publié sur le site Sudanile, Abou Ahmed a affirmé que « les médias à l’époque du mouvement islamiste n’étaient pas un outil d’information, mais plutôt un instrument de désinformation et une tribune pour imposer l’obéissance ». Il a précisé que le régime avait domestiqué la presse écrite, monopolisé la diffusion, et vidé les grandes causes nationales de leur substance, au profit de discours de glorification et de domination idéologique.

Il a expliqué que des sites comme Al-Rakoba et Sudanile ont constitué des plateformes d’opposition, ayant commencé comme espaces de réflexion avant de se transformer en outils d’investigation et d’archivage de la résistance. Ces sites ont publié des documents et témoignages révélant une corruption financière et administrative systémique, ainsi que l’appropriation des institutions de l’État par les membres du régime.

Il a affirmé que ces plateformes ont fait face à des tentatives de censure et de piratage, mais ont résisté grâce au soutien populaire et au courage des journalistes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Elles ont ensuite contribué aux travaux des comités de démantèlement de l’empire islamiste après la révolution, en fournissant des archives précieuses utilisées comme outils de justice transitionnelle.

Le journaliste a poursuivi : « Ce que ces plateformes ont offert n’était pas seulement un journalisme alternatif, mais une véritable résistance numérique, une mémoire nationale, et une dénonciation de la fausse couverture religieuse qui dissimulait les pires formes de corruption. » Il a salué tous les journalistes, écrivains et défenseurs de la vérité qui ont participé à cet effort.

Abou Ahmed a conclu son article en accusant le régime islamiste des Frères musulmans d’avoir recruté des centaines de jeunes pour travailler dans des unités de sécurité numérique affiliées aux services de renseignement, en attirant notamment des diplômés en technologies pour constituer des brigades électroniques chargées de propager de fausses informations et d’attaquer les militants et écrivains patriotes.

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