Golfe Persique

L’Arabie saoudite renforce ses défenses aériennes en inaugurant la première batterie THAAD


Les forces saoudiennes de défense aérienne ont inauguré leur première batterie du système américain THAAD, après avoir terminé les tests, les inspections et les entraînements de terrain pour le personnel dans le royaume. Cette étape s’inscrit dans un plan global de formation des équipes opérant et maintenant le « chasseur de missiles balistiques », considéré comme un pilier essentiel du dispositif de défense saoudien.

Selon l’agence saoudienne SPA, un drapeau a été remis lors d’une cérémonie au sein de l’Institut des forces de défense aérienne à Jeddah, marquant l’entrée en service officielle de la batterie. Le projet vise à renforcer la préparation des forces et à améliorer les capacités de protection de l’espace aérien et des infrastructures stratégiques nationales.

Le système THAAD est le seul système américain capable d’intercepter des missiles balistiques à courte et moyenne portée, à haute altitude, qu’ils se trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur de l’atmosphère. Il se compose de lanceurs montés sur camions (environ 100 militaires requis pour une batterie complète), de missiles intercepteurs (jusqu’à 8 par lanceur), d’un radar puissant et d’un système de commandement et de contrôle.

Deux batteries ont déjà été formées à Fort Bliss, Texas, où le personnel a suivi une formation individuelle spécialisée.

En 2017, Riyad a signé avec Washington un contrat pour sept batteries THAAD, comprenant 44 plateformes de lancement, 360 missiles intercepteurs, 7 radars AN/TPY‑2 et 16 unités mobiles de lutte anti-incendie, pour un montant global d’environ 15 milliards de dollars.

Récemment, Lockheed Martin a produit la première série de lanceurs THAAD en partenariat avec la Saudi Arabian International Iron & Construction Company, dans le cadre d’un effort de localisation de l’industrie militaire saoudienne. Le gouverneur de l’Autorité générale des industries militaires, Ahmed Al‑Uhly, a déclaré que l’Arabie saoudite vise à localiser au moins 50 % de ses dépenses militaires d’ici 2030, et a commencé à produire localement des munitions, véhicules, drones, voire des composants du système Patriot via une coopération industrielle.

Le système THAAD comprend quatre éléments principaux : un lanceur mobile, un missile intercepteur à un étage, un radar intégré et un centre de commandement BM/C3I. Le missile possède une portée de 150 à 200 km, tandis que le radar AN/TPY‑2 peut détecter des missiles à une distance de 870 à 3 000 km. Il est conçu pour intercepter les missiles balistiques à courte et moyenne portée, dans ou hors de l’atmosphère, complétant et étendant la couverture défensive des systèmes Patriot.

THAAD a été développé initialement à partir de 1992, testé en 1995, et entré en phase de production en 2000. C’est en 2012 que les États-Unis ont autorisé sa vente à des partenaires étrangers, dont le Qatar et les Émirats, premiers pays à en acquérir officiellement dès 2013. Ils ont formé leur propre personnel à Fort Bliss, et les Émirats ont activé leur première batterie en 2016.

En 2022, face aux attaques du Yémen (Houthis), le THAAD a démontré son efficacité en interceptant des missiles balistiques dirigés contre l’Arabie saoudite et les Émirats. L’ancien commandant du CENTCOM, Kenneth McKenzie, a confirmé son rôle actif et durable dans la protection des cieux émiratis. Les États-Unis travaillent actuellement avec leurs partenaires de la région pour développer des solutions plus performantes face aux menaces de drones.

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