Politique

Trump appelle le Hamas à accepter une trêve de soixante jours après l’accord israélien


Le président américain Donald Trump a annoncé mardi qu’Israël avait « accepté les conditions nécessaires » pour conclure une trêve de 60 jours avec le Hamas à Gaza, dans l’objectif de mettre fin à la guerre. Il a exhorté le mouvement palestinien à accepter cette « proposition finale » élaborée par l’Égypte et le Qatar.

Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, Trump a déclaré qu’après « une réunion longue et constructive » entre responsables américains et israéliens à Washington, « Israël a accepté les conditions d’un cessez-le-feu de 60 jours. Pendant cette période, nous travaillerons avec toutes les parties pour parvenir à la fin du conflit. » Il a précisé que « les Qataris et les Égyptiens, qui ont œuvré sans relâche pour la paix, présenteront cette proposition finale ».

Le président américain a ajouté : « J’espère, pour le bien du Moyen-Orient, que le Hamas acceptera cet accord, car il ne s’améliorera pas, il ne fera qu’empirer. »

En réaction, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a déclaré mercredi sur la plateforme X qu’il ne fallait « pas manquer l’occasion » de parvenir à un accord pour libérer les otages détenus à Gaza. Il a affirmé : « La grande majorité du peuple et du gouvernement soutient un accord qui mènerait à la libération des otages. Une telle opportunité ne doit pas être manquée. »

Parallèlement, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a tenu mardi à Washington des discussions avec de hauts responsables de la Maison-Blanche.

Ces pourparlers ont coïncidé avec l’annonce par l’armée israélienne de l’élargissement de ses opérations dans la bande de Gaza. Selon la Défense civile, au moins 26 personnes ont été tuées, dont près de la moitié alors qu’elles attendaient une aide alimentaire.

L’armée a déclaré que ses forces « s’efforcent de démanteler les capacités militaires du Hamas ». Dans un communiqué distinct, elle a indiqué avoir « étendu ses opérations à d’autres zones du territoire ces derniers jours, éliminé des dizaines de combattants, et démantelé des centaines d’installations terroristes en surface et en souterrain ».

Rafat Hellas, 39 ans, du quartier de Chajaya à Gaza, a témoigné : « Les bombardements et les frappes se sont intensifiés cette semaine, et les chars continuent de progresser. » Amer Daloul, 44 ans, également de Gaza, a signalé une intensification des affrontements. Il a confié à l’AFP qu’il avait dû fuir avec sa famille à l’aube mardi car « les tirs ont atteint la tente, et nous étions en danger de mort à tout moment ».

Dans la ville de Rafah, au sud, Mohammed Abdel Aal, 41 ans, a déclaré : « Les chars sont présents dans la majorité de Rafah, il est presque impossible d’accéder à la plupart des quartiers, surtout à l’est, car l’armée tire à vue. »

De son côté, le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal, a annoncé qu’au moins 16 personnes avaient été tuées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient des aides alimentaires, et que 10 autres civils avaient péri dans des frappes dans différentes zones de la bande.

L’armée israélienne a précisé que ses forces avaient « tiré des coups de semonce pour disperser des suspects approchant des troupes », affirmant ne pas avoir connaissance de victimes mais qu’une enquête serait menée.

En raison des restrictions imposées par Israël aux médias dans la bande de Gaza, et des difficultés d’accès aux zones ciblées, l’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante les diverses informations.

Lundi, 169 ONG humanitaires ont exigé la suspension du mécanisme de distribution d’aide assuré par la « Humanitarian Gaza Foundation », soutenue par les États-Unis et Israël, en raison de rapports quasi quotidiens faisant état de morts palestiniennes près de ses centres depuis le début de ses activités en mai dernier.

Les organisations ont appelé à revenir au système de distribution géré par l’ONU jusqu’en mars, avant le durcissement du blocus israélien. Israël a autorisé une entrée très limitée d’aides un mois plus tard, mais via la nouvelle fondation, que les ONG internationales refusent de reconnaître. La fondation nie toute responsabilité dans les décès survenus à proximité de ses points de distribution, contredisant les témoignages et les rapports de la Défense civile.

Le Comité international de la Croix-Rouge a exprimé sa « profonde inquiétude » face à l’élargissement de l’offensive israélienne, alors que les établissements de santé restants sont incapables de répondre à l’afflux de blessés. Il a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes profondément préoccupés par l’intensification des hostilités à Gaza-ville et à Jabalia, qui ont fait des dizaines de morts et de blessés parmi les civils au cours des dernières 36 heures. »

D’autre part, l’armée israélienne a confirmé mardi que le raid mené la veille par ses avions de chasse contre un lieu de détente et un cybercafé — présenté comme visant « plusieurs terroristes du Hamas » — faisait actuellement l’objet d’un réexamen.

La Défense civile avait annoncé lundi qu’une frappe aérienne israélienne avait fait 24 morts et des dizaines de blessés dans un lieu de détente bondé situé sur la plage de la ville de Gaza.

Sur le plan politique, Benyamin Netanyahou se prépare à se rendre à Washington pour rencontrer Donald Trump et d’autres responsables américains, après avoir affirmé que la guerre contre l’Iran avait créé des « opportunités » pour faciliter la libération des otages.

Un responsable de l’administration américaine a indiqué lundi que Netanyahou se rendra à la Maison-Blanche le 7 juillet.

Mardi, Trump a affirmé qu’il serait « très ferme » avec Netanyahou concernant la conclusion d’un cessez-le-feu, précisant que « lui aussi le souhaite ».

La pression s’accentue sur le Premier ministre israélien pour mettre fin à la guerre à Gaza, après avoir proclamé la « victoire » sur la République islamique au terme d’un conflit de 12 jours.

Lors de l’ouverture du conseil des ministres mardi, Netanyahou a déclaré que « savoir tirer parti d’un succès est tout aussi important que le succès lui-même ».

De son côté, le dirigeant du Hamas, Taher Al-Nounou, a affirmé que le mouvement était « sérieux et prêt à parvenir à un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers ». Il a ajouté que les négociateurs « sont prêts à accepter toute proposition menant à la fin de la guerre — c’est-à-dire à un cessez-le-feu permanent et au retrait total des forces d’occupation de la bande de Gaza ». Il a toutefois précisé : « Aucun progrès réel n’a été réalisé jusqu’à présent. »

La guerre de Gaza a éclaté à la suite d’une attaque surprise lancée par le Hamas le 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël, faisant 1 219 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

En réponse, Israël a imposé un blocus strict sur la bande de Gaza et déclenché une guerre dévastatrice, ayant fait 56 647 morts, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé dirigé par le Hamas, que l’ONU considère comme une source fiable.

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