La Russie riposte à la Toile d’Araignée : neuf régions ukrainiennes sous les flammes
La Russie a frappé neuf régions ukrainiennes à l’aide de centaines de missiles et de drones dans une vaste attaque qualifiée par Moscou de réponse à l’opération « Toile d’Araignée » menée par Kiev.
L’ancien président américain Donald Trump a estimé que l’Ukraine avait offert au président russe Vladimir Poutine un prétexte pour intensifier ses bombardements, en référence aux attaques ukrainiennes contre des aéroports en territoire russe.
Le Kremlin a réaffirmé que le conflit en Ukraine constitue une « question existentielle » pour la Russie. Lors d’un point presse, le porte-parole Dmitri Peskov a déclaré : « Pour nous, il s’agit d’une question existentielle, une affaire liée à notre intérêt national, notre sécurité, notre avenir et celui de nos enfants et de notre pays. »
Alors que les combats se poursuivent des deux côtés, les négociations de paix relancées par Donald Trump ces derniers mois semblent à nouveau dans l’impasse.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, le pays a été visé par 407 drones et 45 missiles. Les défenses antiaériennes ont abattu 199 drones et 36 missiles.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé, dans un communiqué, avoir ciblé des installations militaires ukrainiennes en « représailles » aux récentes « attaques terroristes » menées par Kiev.
Ces derniers jours, Moscou avait promis de riposter à une attaque ukrainienne lancée le week-end dernier contre des bombardiers russes situés à des milliers de kilomètres de la frontière. L’opération avait été baptisée « Toile d’Araignée ».
Moins d’une semaine après, l’armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir à nouveau frappé « avec succès » deux bases aériennes russes durant la nuit, dans les régions de Saratov et Riazan, précisant avoir touché des dépôts de carburant.
Par ailleurs, Moscou a accusé Kiev d’être responsable des explosions qui ont endommagé plusieurs ponts frontaliers en fin de semaine dernière, provoquant la déraillement d’un train de passagers, d’un train de fret et d’un train de surveillance. L’attaque a fait sept morts. La Russie estime que l’objectif est de compromettre les négociations de paix.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué qu’environ 80 personnes ont été blessées dans les frappes russes, tandis que trois secouristes ont été tués à Kiev.
À Kiev, une habitante nommée Ksenia a témoigné devant un immeuble gravement endommagé : « Nous avons entendu un drone s’approcher, puis une explosion a retenti. »
À Loutsk, dans le nord-ouest du pays, les secours ont retrouvé le corps d’un homme sous les décombres d’un immeuble de huit étages endommagé.
Zelensky a précisé que les bombardements russes ont visé neuf régions : Volhynie, Lviv, Ternopil, Kiev, Soumy, Poltava, Tcherkassy, Tchernihiv et Khmelnytsky.
Une attaque de l’intérieur
L’armée russe a annoncé durant la nuit avoir neutralisé 174 drones ukrainiens lancés en direction du territoire russe. Trois aéroports de Moscou ont été temporairement fermés, selon l’Agence du transport aérien, qui a ensuite levé les restrictions.
De son côté, la Garde nationale russe a annoncé vendredi avoir tué un homme alors qu’il s’apprêtait à mener une attaque par drone contre un site militaire dans la région de Riazan, au sud-est de Moscou.
Cette escalade militaire éloigne toute perspective de trêve, plus de trois ans après le début de la guerre, malgré les appels à un cessez-le-feu et les pressions exercées par Donald Trump pour entamer des négociations et mettre fin au conflit.
Enfin, le ministère russe de la Défense a rapporté que les unités de défense aérienne avaient détruit 82 drones ukrainiens, y compris dans la région de Moscou, sur une période de huit heures et demie. La majorité d’entre eux ont été interceptés au-dessus des zones proches de la frontière ukrainienne ou dans le centre de la Russie dans la nuit de vendredi.
