Moyen-Orient

Violations, rackets et vols… Scandales dans les bastions des Frères musulmans au Yémen


De graves scandales ont éclaté au sein de la milice du parti Al-Islah — bras politique des Frères musulmans au Yémen — dans les gouvernorats de Hadramout et Taëz, révélant un secret compromettant derrière leur acharnement à maintenir leur présence dans ces régions.

À Hadramout, le poste-frontière d’Al-Wadi’a avec l’Arabie saoudite est le théâtre de nombreuses violations et pratiques illégales perpétrées par la 2e compagnie de la 141e brigade, affiliée au parti Al-Islah, chargée de la sécurité du poste. Selon le journal Al-Umanaa Net, plusieurs citoyens et investisseurs ont dénoncé les agissements du commandant et des membres de cette compagnie, accusés d’avoir instauré un climat d’insécurité et de désordre économique autour du poste.

Parmi les accusations figurent l’imposition quotidienne de taxes illégales sur les commerçants, restaurateurs, hôteliers et vendeurs de khat, pour un montant estimé à près d’un million de rials yéménites par jour. Des sommes fixes seraient également exigées pour chaque sac de khat ou transaction monétaire.

Les abus ne se limitent pas à ces prélèvements : les hôteliers sont contraints de réserver une chambre gratuite sur cinq pour les invités de la compagnie, et de fournir des repas gratuits. Des frais sont imposés aux conducteurs de véhicules et aux marchands de tabac, pouvant atteindre 6 000 rials saoudiens pour laisser passer des camions dont la marchandise est retenue durant des mois, provoquant souvent sa détérioration. Les commerçants de gaz ne sont pas épargnés : ils doivent payer environ 500 rials par bouteille.

Les plaintes révèlent également que la compagnie s’est emparée illégalement d’un terrain d’environ 3 km² appartenant à l’État, situé à proximité de l’autoroute internationale, pour y construire des marchés, hôtels et restaurants à leur usage exclusif. Le commandant de la compagnie, Omayr Murshid Al-Azab, ainsi que plusieurs de ses officiers, sont nommément accusés d’être à l’origine de ces pratiques.

Plus préoccupant encore, les témoignages évoquent l’existence de huit centres de détention clandestins gérés par la compagnie, en dehors de toute autorité judiciaire. Toute personne refusant de se soumettre ou contestant les pratiques de la milice y serait emprisonnée.

Ces accusations surviennent dans un contexte de chaos persistant dans d’autres zones contrôlées par les Frères musulmans. À Taëz, des éléments militaires du commandement local, fidèle au parti Al-Islah, continuent pour le quatrième jour consécutif de s’emparer des revenus de la taxe sur le khat.

D’après le site Al-Muntasaf Net, ces éléments armés s’emparent par la force des postes de perception et détournent quotidiennement près de 25 millions de rials yéménites, sans qu’aucune mesure officielle ne soit prise pour mettre fin à ce « pillage des fonds publics ».

Ces agissements ont suscité une vague d’indignation populaire, d’autant qu’ils s’inscrivent dans une série de pratiques similaires observées dans plusieurs zones sous contrôle du gouvernement légitime.

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