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Des experts alertent : Des systèmes parallèles d’inspiration islamiste menacent l’unité de la France


Des spécialistes français estiment que certaines organisations islamiques à tendance frériste (proches des Frères musulmans) représentent une menace croissante pour la cohésion sociale et la sécurité nationale en France.

Ces groupes ne se limitent plus à des activités culturelles ou religieuses de faible portée. Ils développent progressivement des « écosystèmes parallèles » qui renforcent leur influence locale et affirment leur autonomie vis-à-vis de l’État républicain.

Leurs actions s’étendent désormais à l’éducation, aux services sociaux et même à l’économie locale. Ils tirent parti des libertés démocratiques et religieuses en France, tout en exploitant les tensions sociales pour construire des réseaux d’influence, notamment dans les quartiers marginalisés à forte population immigrée.

Une structure parallèle à l’État

Pour le professeur Louis Chappelle, spécialiste des mouvements sociaux et religieux, ces groupes fréristes ne sont plus de simples acteurs du prosélytisme religieux. Ils cherchent à instaurer des structures sociales et économiques intégrées, sous une couverture religieuse, créant ainsi une « indépendance progressive à l’intérieur même de l’État ».

Il met en garde contre une « superposition des structures », où des établissements scolaires, centres de santé et associations caritatives sont gérés en marge de l’autorité publique, parfois même en totale opposition avec les lois laïques françaises.

Selon lui, cette dynamique favorise l’émergence de communautés fermées au sein du tissu national, normalisant le repli religieux et culturel et menaçant, à terme, l’unité républicaine, surtout avec la montée d’une nouvelle génération socialisée dans cet environnement isolé.

Politisation religieuse et ancrage local

Le chercheur Jacob Moreau, spécialiste de l’islam politique, observe que des formations comme l’Union Démocratique des Musulmans Français (UDMF) combinent habilement action religieuse, services communautaires et ambition politique.

D’après lui, ces groupes concentrent leur stratégie sur les élections municipales, cherchant à mobiliser les électorats musulmans dans des villes comme Lyon, Marseille ou Saint-Denis, en s’appuyant sur des slogans de justice sociale et de lutte contre les discriminations pour établir une représentation politique forte dans les conseils locaux.

Moreau souligne que leur base militante est ancrée dans les quartiers populaires, et s’appuie sur les jeunes ainsi que les familles conservatrices. Leur action sociale évolue ensuite vers des revendications politiques qui défient parfois les fondements de la République.

Écoles coraniques et influence sur la jeunesse

Un rapport des services de renseignement français révèle que 815 écoles coraniques étaient actives en France début 2024, accueillant plus de 66 000 mineurs, dont une part importante serait affiliée à des mouvements d’inspiration frériste. Cela alimente les craintes quant à la diffusion d’idéologies contraires aux valeurs républicaines.

Ces structures échappent souvent à tout contrôle officiel, notamment en ce qui concerne les contenus pédagogiques, qui peuvent transmettre des messages discriminatoires, contraires à l’égalité des sexes ou à la laïcité.

Fonctionnant généralement sous forme de cercles informels dans des mosquées ou centres religieux, ces écoles opèrent dans la clandestinité, rendant toute régulation complexe.

Activités sportives et endoctrinement

Le rapport souligne également une augmentation des initiatives destinées aux jeunes, notamment via les activités sportives et les camps d’été.

Des sports populaires comme le football ou le basket-ball servent parfois de support à un endoctrinement religieux, avec l’organisation de prières collectives avant les matchs ou l’aménagement d’espaces de prière dans les installations sportives.

Le cas du centre « Al-Karama » à Colombes

Le centre culturel Al-Karama de Colombes est présenté comme un exemple emblématique de « structure parallèle ». Bien que son activité soit officiellement culturelle et religieuse, il joue un rôle politique direct en influençant les campagnes locales et en exerçant des pressions sur les mairies pour obtenir des avantages spécifiques au profit des communautés musulmanes.

Des experts parlent d’une instrumentalisation du religieux en tant qu’outil de lobbying politique, avec des revendications sociales encadrées par un discours religieux qui s’apparente à la formation d’un lobby politico-religieux.

Les prêcheurs du numérique

Enfin, le rapport met en lumière l’influence croissante des « prédicateurs 2.0 », ces figures religieuses actives sur YouTube, TikTok ou Instagram, qui s’adressent à la jeunesse avec ses propres codes mais véhiculent en profondeur des discours identitaires et séparatistes.

Ce phénomène, en dehors du cadre des institutions religieuses traditionnelles, contribue à creuser le fossé entre une partie de la jeunesse musulmane et le reste de la société française, en alimentant un sentiment d’isolement et de rejet.

Un défi pour l’État

Face à cette expansion, les autorités françaises peinent à cerner l’ampleur du phénomène. Certaines municipalités appliquent de manière laxiste les lois républicaines, notamment l’interdiction des signes religieux dans le sport. De plus, des subventions continuent d’être accordées à des associations soupçonnées de promouvoir des idées contraires aux principes de la République.

L’État rencontre aussi des difficultés à tracer les financements étrangers qui alimenteraient ces structures, dissimulées sous des activités humanitaires ou culturelles, bénéficiant ainsi d’une couverture juridique difficile à lever.

 

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