Öcalan appelle à une transformation radicale dans les relations entre la Turquie et les Kurdes
Le chef du PKK appelle à un nouvel accord fondé sur la fraternité

Le message récent d’Abdullah Öcalan, leader historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), appelant à une « transformation majeure » dans les relations entre la Turquie et la minorité kurde, laisse entrevoir une volonté implicite de tourner la page d’un conflit de longue date. Cette déclaration intervient peu après la décision décisive du PKK de se dissoudre.
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Bien qu’Öcalan ne soit pas entré dans les détails de sa déclaration, le contexte et le moment choisi suggèrent qu’il ne s’agit pas seulement d’une réflexion sur la nature de la relation turco-kurde, mais d’un appel voilé aux autorités turques à saisir cette occasion historique pour s’engager dans une voie de règlement politique, plutôt que de maintenir une approche purement sécuritaire.
Cette prise de position peut être interprétée comme l’expression d’un véritable désir d’ouverture, notamment à la lumière des évolutions régionales et internationales qui poussent à la résolution des conflits chroniques. Le « grand tournant » souhaité par Öcalan ne peut se concrétiser qu’à condition que le gouvernement turc réponde favorablement, en révisant ses politiques à l’égard des Kurdes et en rouvrant des canaux de dialogue politique sérieux. Dans cette dynamique, l’initiative revient à Ankara, et la période à venir constituera un test décisif des intentions réelles des deux camps dans la perspective de clore l’un des conflits les plus longs de l’histoire de la République turque.
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Le message d’Öcalan a été transmis par une délégation du Parti pour l’Égalité et la Démocratie des Peuples (DEM), favorable aux Kurdes, qui s’est rendue sur l’île-prison d’Imrali, près d’Istanbul, où Öcalan est incarcéré à vie en isolement depuis 1999.
Il s’agissait de la première visite après l’annonce de la dissolution du PKK et de l’abandon des armes, le 12 mai, marquant un tournant décisif vers la fin d’un conflit déclenché en 1984 par une insurrection armée visant à établir un État kurde. Les Kurdes représentent environ 20 % de la population turque, estimée à 85 millions d’habitants. Le conflit a fait plus de 40 000 morts.
Le vétéran de 76 ans a écrit : « Ce que nous faisons constitue un véritable tournant. »
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Il a déclaré : « La relation turco-kurde ressemble à une fraternité brisée. Les frères peuvent se battre, mais ils ne peuvent pas vivre les uns sans les autres. »
Appelant à un « nouvel accord fondé sur la fraternité », il a ajouté : « Nous devons désamorcer tous les pièges et champs de mines qui empoisonnent cette relation, et réparer les routes et les ponts rompus. »
Cette fois, seule la députée du parti DEM, Pervin Buldan, a pu rendre visite à Öcalan, accompagnée de son avocat, Özgür Erol, après le décès récent de Sırrı Süreyya Önder, l’un des principaux architectes du dialogue entre Ankara et le PKK.
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Önder, ancien vice-président du Parlement turc, est décédé le 3 mai des suites d’une crise cardiaque, quelques jours avant la décision historique du PKK. Il avait consacré des années à tenter de résoudre le conflit entre l’État turc et la minorité kurde. Depuis décembre, il faisait partie de la délégation ayant visité Öcalan à plusieurs reprises.
Dans sa lettre, Öcalan écrit : « J’espérais parler une dernière fois à Sırrı Süreyya Önder. C’était un homme sage, qui laisse derrière lui des souvenirs précieux que nous devons préserver. »
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Ankara a déclaré qu’elle surveillerait de près le processus de désarmement du PKK. En retour, des observateurs s’attendent à un possible renouveau du dialogue avec les Kurdes. Il est peu probable qu’Abdullah Öcalan soit libéré, car sa sécurité ne pourrait être garantie, mais les autorités envisageraient un assouplissement de ses conditions de détention.
Malgré la dissolution annoncée du PKK, le ministère turc de la Défense a confirmé jeudi que l’armée poursuivrait ses opérations contre les éléments du groupe « jusqu’à ce que la région soit entièrement nettoyée ».
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