Politique

Opération militaire à l’ouest de la Somalie contre al-chabab… et l’ATMIS sous le feu des critiques américaines


Alors que la mission de l’Union africaine en Somalie fait l’objet de critiques de la part des États-Unis, l’armée somalienne poursuit ses opérations militaires contre le groupe terroriste Al-Chabab.

Les forces armées somaliennes ont intensifié leurs opérations dans le sud-ouest du pays, en menant, en coordination avec des forces locales, une vaste opération militaire dans la région de Baï. Par ailleurs, la région du Moyen Shabelle a été le théâtre d’un incident sanglant ayant coûté la vie à deux civils, sur fond de tensions tribales croissantes.

Le 8e bataillon de la 60e division de l’armée nationale, avec le soutien du bataillon des « Derviches » affilié à l’État du Sud-Ouest, a lancé une opération militaire ciblant plusieurs positions d’Al-Chabab dans divers villages de la région de Baï.

Selon des sources militaires, l’opération a permis de détruire des centres stratégiques utilisés pour la planification et le ravitaillement des activités armées, dans le but de tarir les sources de menace et de renforcer la sécurité locale.

Le lieutenant-colonel Abdirahman Nisho Ali de l’armée nationale et le commandant du bataillon des Derviches, le major Ibrahim Abdallah, ont confirmé que l’opération visait à sécuriser les villages et à renforcer l’autorité du gouvernement local. Ils ont souligné que la coopération des habitants a joué un rôle essentiel dans la réussite de cette mission.

Cette offensive intervient dans un contexte de montée des tensions tribales, notamment dans le district d’Adale, région du Moyen Shabelle, où deux civils ont été tués par des milices armées près de la ville de Kogar. Cet incident est le second du genre en quelques jours, après le meurtre d’un chauffeur appartenant à la tribu Nehyeh, illustrant l’état de chaos sécuritaire dans certaines zones rurales.

Critiques américaines :

Parallèlement, les États-Unis ont réaffirmé leur refus de fournir un financement direct à la mission de l’Union africaine en Somalie, exprimant des réserves structurelles concernant l’organisation opérationnelle et les mécanismes de contrôle financier en place.

Selon le site Africa Intelligence, une réunion récente à Washington entre des responsables américains et des représentants de l’Union africaine s’est conclue par la position ferme des États-Unis : aucun financement ne sera accordé tant que des réformes structurelles majeures ne seront pas mises en œuvre.

L’Union africaine a pourtant dépêché une délégation de haut niveau à Washington pour tenter de convaincre les États-Unis d’accepter un financement partiel, dans l’espoir de contenir la crise et de maintenir un minimum de soutien financier. Toutefois, aucun engagement concret n’a été pris, ce qui laisse planer l’incertitude sur l’avenir de la mission.

Cette position rappelle celle exprimée lors d’une précédente réunion à Kampala (Ouganda), où des diplomates américains avaient déjà conditionné le soutien financier à des réformes de fond dans la gestion de la mission et de ses systèmes de surveillance budgétaire.

La force africaine de maintien de la paix, qui poursuit sa mission après le transfert des responsabilités de l’ATMIS, traverse une grave crise financière, avec une dette accumulée estimée à 96 millions de dollars, principalement en raison de retards de paiement des salaires et des frais de fonctionnement. Cette situation suscite de vives inquiétudes quant à la capacité de la mission à continuer à jouer son rôle dans les efforts de stabilisation régionaux et internationaux en Somalie.

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