Moyen-Orient

Enquête sur le rôle du Hamas : les contours d’un nouveau mécanisme d’acheminement de l’aide à Gaza


Alors que l’ONU alerte sur l’imminente pénurie de nourriture à Gaza, les États-Unis et Israël sont proches d’un accord sur la reprise de la distribution de l’aide humanitaire aux Palestiniens, sans qu’elle ne soit contrôlée par le Hamas.

Selon le site Axios, citant des responsables israéliens et une source américaine au fait du dossier, le nouveau mécanisme de distribution d’aide “affaiblira le Hamas en le privant de revenus et en réduisant la dépendance de la population envers lui”.

Les responsables israéliens affirment que durant et avant la trêve, le Hamas a réussi à s’emparer de la majorité de l’aide entrant à Gaza. Le mouvement aurait revendu certaines aides et utilisé des millions de dollars générés pour verser les salaires de ses combattants. Il aurait également distribué de l’aide à la population, renforçant ainsi son contrôle sur la bande de Gaza.

Un nouveau mécanisme

Ces dernières semaines, des responsables israéliens, américains, des représentants d’organisations humanitaires internationales et d’entreprises privées ont discuté d’un nouveau mécanisme de distribution de l’aide. Du côté israélien, les efforts ont été dirigés par le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer.

Les responsables israéliens ont indiqué que Netanyahou a informé Donald Trump de ces discussions lors d’un appel téléphonique la semaine dernière. Ce dernier a déclaré à bord de l’avion présidentiel, dimanche, s’adressant à Netanyahou : “Vous devez faire preuve d’humanité envers Gaza. Ces gens souffrent. Ils ont un besoin urgent de nourriture et de médicaments, et nous allons nous en occuper.”

Une source proche du dossier a affirmé à Axios que le nouveau mécanisme répondra à l’objectif de Trump : permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza tout en respectant les directives israéliennes visant à empêcher que le Hamas n’en bénéficie.

Un responsable du Département d’État américain a salué ce mécanisme comme “un progrès notable”, fruit des discussions entre Israël et les organisations humanitaires, avec l’appui de l’administration Trump.

“Nous veillerons à ce que l’aide atteigne ceux qui en ont besoin, en conformité avec nos principes : soutenir l’aide humanitaire avec des garanties strictes pour empêcher toute déviation ou détournement par des groupes terroristes comme le Hamas ou le Jihad islamique palestinien”, a-t-il déclaré.

“Le président Trump et le secrétaire d’État Marco Rubio attendent de toutes les agences onusiennes et organisations d’aide qu’elles respectent ce mécanisme pour empêcher que le Hamas accède à ces ressources vitales”, a-t-il ajouté.

Selon l’accord en cours de discussion, une entité dirigée par la communauté internationale sera chargée de superviser l’aide à Gaza. Des humanitaires géreront cette entité, avec un conseil consultatif composé de personnalités internationales reconnues.

Des complexes seront construits dans certaines zones de Gaza, où les civils palestiniens pourront se rendre une fois par semaine pour recevoir un colis d’aide par famille, couvrant les besoins de sept jours.

Israël s’est engagé à financer et à exécuter les travaux d’ingénierie nécessaires pour construire les infrastructures de distribution sécurisée. Des discussions avancées ont lieu avec des pays donateurs pour financer les opérations de l’organisation, y compris l’achat de l’aide humanitaire.

Une entreprise américaine privée sera responsable de la logistique et de la sécurité dans et autour des complexes humanitaires. Les forces israéliennes ne seront pas impliquées dans la distribution de l’aide et ne seront pas présentes dans les complexes, mais assureront la sécurité dans les zones environnantes.

Quand sera-t-il opérationnel ?

Israël souhaite que ce mécanisme soit opérationnel avant l’intensification attendue de son opération terrestre à Gaza, prévue pour plus tard ce mois-ci si les négociations sur les otages et le cessez-le-feu n’aboutissent pas.

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir dimanche pour approuver la mobilisation de nouvelles forces de réserve et l’expansion de l’offensive terrestre.

Les responsables américains et israéliens souhaitent également que le mécanisme soit prêt pour la visite de Trump dans la région dans deux semaines. Trump devrait se rendre en Arabie saoudite le 13 mai, puis au Qatar et aux Émirats arabes unis, sans passer par Israël.

Depuis l’effondrement de la trêve à Gaza il y a deux mois, Israël a interrompu l’ensemble des livraisons humanitaires de nourriture, d’eau et de médicaments, aggravant la crise humanitaire.

Les agences de l’ONU alertent sur l’épuisement des stocks alimentaires dans les jours à venir, tandis que les responsables israéliens estiment qu’ils seront totalement épuisés d’ici trois à quatre semaines.

La suspension de l’aide et la reprise des bombardements israéliens ont provoqué un nouvel exode de civils palestiniens, accentuant l’état de chaos dans la bande de Gaza, marqué par des pillages et une perte de contrôle sécuritaire.

Dimanche, le président Trump a affirmé avoir insisté auprès de Netanyahou pour qu’il permette l’entrée de nourriture et de médicaments dans la bande de Gaza dévastée.

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