Politique

Négociations nucléaires : Non américains ligne rouge et réponse iranienne


À quelques jours d’un nouveau round de négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a insisté sur le fait que tout accord avec Téhéran devait inclure « l’arrêt complet de l’enrichissement de l’uranium » et n’autoriser son importation que pour des usages strictement civils.

Cette position annonce une nouvelle confrontation diplomatique autour de l’un des dossiers nucléaires les plus complexes du Moyen-Orient.

Dans une interview audio diffusée mardi soir sur le podcast Honestly with Bari Weiss, Rubio a déclaré : « Il existe une voie pour l’Iran si elle souhaite un programme nucléaire civil et pacifique. » Mais il a averti : « S’ils insistent sur l’enrichissement, ils seront le seul pays au monde à enrichir de l’uranium sans posséder l’arme nucléaire. Cela pose problème. »

Réponse de Téhéran

La réponse iranienne ne s’est pas fait attendre. Un haut responsable proche de l’équipe de négociation nucléaire a déclaré que « l’interdiction totale de l’enrichissement est inacceptable ».

Il a ajouté, dans des propos rapportés par les médias iraniens, que « le droit de l’Iran à l’enrichissement de l’uranium est garanti et non négociable ».

Cette montée verbale intervient avant la tenue d’un troisième round de pourparlers indirects entre les délégations iranienne et américaine à Oman samedi, dans un contexte d’absence flagrante de signes réels de rapprochement sur le cœur du désaccord : la nature du programme nucléaire iranien.

Les déclarations de Rubio s’inscrivent dans la continuité de la politique de « pression maximale » du président américain Donald Trump à l’égard de l’Iran, une stratégie incluant des sanctions économiques et la menace du recours à la force militaire.

Trump a réaffirmé à plusieurs reprises que son administration ne permettrait jamais à Téhéran de développer une bombe nucléaire, soulignant que le programme nucléaire iranien représentait une menace pour la sécurité régionale et internationale.

En revanche, l’Iran insiste sur le caractère purement pacifique de son programme et revendique son droit à le développer dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), accusant Washington de vouloir imposer des conditions politiques déraisonnables au détriment de sa souveraineté.

Un chemin semé d’embûches

Les négociations prévues à Oman semblent d’ores et déjà marquées par une profonde divergence de vues. Tandis que Washington exige l’arrêt de l’enrichissement comme condition essentielle, Téhéran considère cette exigence comme une atteinte à sa souveraineté et à ses droits, réduisant ainsi considérablement les chances d’un progrès substantiel dans ce round.

Dans ce climat de tension persistante, les craintes d’un retour à une confrontation plus grave refont surface, d’autant plus que les escalades régionales se répètent, et que les avertissements israéliens sur d’éventuelles frappes préventives contre les installations nucléaires iraniennes se multiplient.

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