Sanctions américaines visant un magnat iranien du transport de gaz et de pétrole

Le département du Trésor américain a annoncé mardi l’imposition de nouvelles sanctions contre Seyed Asadollah Imam Jomeh, un influent homme d’affaires iranien du secteur de l’énergie, ainsi que contre son réseau commercial, en raison de son implication dans l’expédition de quantités massives de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et de pétrole brut iranien vers des marchés étrangers, générant des centaines de millions de dollars.
Selon le communiqué officiel, le GPL et le pétrole brut constituent une source majeure de revenus pour Téhéran, permettant de financer son programme nucléaire, ses programmes d’armement conventionnel avancé, ainsi que des groupes affiliés dans la région tels que le Hezbollah libanais, les Houthis au Yémen, et le Hamas palestinien.
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Le secrétaire adjoint au Trésor, Scott Bessent, a déclaré : « Imam Jomeh et son réseau ont tenté d’exporter des milliers de cargaisons de GPL, y compris certaines en provenance des États-Unis, afin de contourner les sanctions américaines et générer des revenus pour l’Iran. »
Ces nouvelles sanctions interviennent alors que les discussions entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire iranien se poursuivent. Par ailleurs, les prix du pétrole ont augmenté de plus d’un dollar le baril mardi, soutenus par ces nouvelles mesures et la hausse des marchés boursiers après une forte baisse lors de la séance précédente.
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John Kilduff, associé de la société Again Capital à New York, a indiqué que malgré les progrès réalisés récemment dans les négociations, l’absence d’accord pourrait affecter considérablement les exportations pétrolières iraniennes sous la pression croissante des sanctions.
« Soit un accord nucléaire est trouvé, soit les États-Unis chercheront à réduire à zéro les exportations de pétrole iranien », a-t-il ajouté. Robert Yawger, analyste chez Mizuho, a pour sa part souligné que la reprise des marchés boursiers avait également contribué à soutenir les prix du pétrole.
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Par ailleurs, les discussions techniques prévues entre Téhéran et Washington ont été reportées de mercredi à samedi, selon le ministère iranien des Affaires étrangères, sans en préciser la raison.
Depuis le 12 avril, deux cycles de négociations ont eu lieu : le premier à Mascate, le second à Rome. Une troisième session est prévue à Mascate le 26 avril, selon les autorités omanaises.
Les deux parties ont affirmé avoir réalisé des avancées au cours des pourparlers, les premiers de ce niveau depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire en 2018, sous la présidence de Donald Trump.
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L’accord de 2015 visait à restreindre les activités nucléaires de l’Iran et à garantir leur caractère pacifique, en échange d’un allègement des sanctions économiques. En se retirant de l’accord, Trump avait rétabli les sanctions, poussant l’Iran à s’affranchir progressivement de ses engagements.
Après son retour à la Maison Blanche en janvier, Trump avait adopté une politique de « pression maximale » sur l’Iran tout en appelant à de nouvelles discussions et en menaçant d’un recours militaire en cas d’échec des négociations.
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