Daech tente de redéfinir le conflit mondial : comment exploite-t-il les tensions économiques mondiales ?

L’organisation Daech tente de présenter la crise économique américaine comme faisant partie d’un complot plus vaste visant à affaiblir l’ordre mondial et à menacer les valeurs de l’islam. C’est ce qu’indique une analyse publiée par le site Baab al-Harakât al-Islâmiyya (Portail des Mouvements Islamiques), à propos de l’éditorial du journal Al-Naba, paru le jeudi 17 avril 2025.

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Dans sa lecture de l’éditorial, le site souligne que le discours de Daech se distingue par son instrumentalisation des tensions économiques, non seulement à des fins d’analyse politique, mais surtout pour reformuler le conflit entre l’islam et l’Occident en une lutte existentielle nécessitant un jihad religieux contre les « tyrans » incarnés par l’Occident, en particulier les États-Unis.

L’article utilise cette crise mondiale comme base pour construire une narration extrémiste destinée à convaincre les partisans de l’organisation que « le combat contre l’Occident » est la seule voie pour protéger la Oumma (communauté musulmane) de l’effondrement civilisationnel.

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Le journal a notamment publié un article intitulé : « Le tyran américain : de la guerre économique au chaos mondial ». Le Portail des Mouvements Islamiques note que l’organisation se sert de la politique tarifaire de l’ex-président américain Donald Trump comme un outil de propagande anti-occidentale, visant principalement les États-Unis.

L’article s’appuie sur les tensions commerciales mondiales et la crise économique américaine pour promouvoir l’idée que ces politiques ne sont pas de simples mesures économiques, mais plutôt une partie intégrante d’un conflit de civilisation opposant l’islam à l’Occident, représenté par les États-Unis et l’Europe.

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Selon l’analyse, l’un des principaux mécanismes rhétoriques du discours de Daech est de transformer la politique économique américaine en question religieuse. L’organisation ne se limite pas à une lecture économique, mais reformule ces événements à travers une vision religieuse extrême, affirmant que les politiques économiques américaines ne sont pas seulement des échecs administratifs, mais l’incarnation même du mal à combattre.

Cette transition d’une lecture économique à une lecture religieuse vise à justifier la violence et l’extrémisme comme réponse légitime à ce qui est perçu comme une agression mondiale du « tyran américain ». Trump et ses alliés y sont décrits comme les ennemis traditionnels de l’islam, et cette lecture religieuse confère une légitimité idéologique aux actions violentes dirigées contre ces forces.

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Le site souligne que l’exploitation des tensions économiques mondiales par Daech sert un double objectif : approfondir la fracture entre les musulmans et le reste du monde, et tirer parti de la polarisation croissante entre l’Est et l’Ouest.

En présentant les politiques économiques américaines comme un élément d’un plan global visant à menacer le monde musulman, Daech alimente chez ses partisans un sentiment d’urgence et de colère, décrivant le conflit comme une lutte continue contre le « tyran », dont l’issue ne peut être atteinte que par la résistance violente. Ainsi, l’analyse économique devient un élément d’un récit global où les musulmans sont constamment en posture de défense face à des menaces extérieures prenant différentes formes : économiques, militaires et politiques.

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Enfin, le site remarque que le discours de Daech, dans cet éditorial, ne se limite pas à une analyse des dimensions économiques de la crise mondiale affectant les États-Unis, mais va au-delà, en utilisant ces crises comme un outil puissant de propagande. L’organisation insiste sur le fait que ces crises sont une conséquence directe des pratiques du « tyran américain », et les transforme en un vecteur de son message idéologique selon lequel l’Occident, sous la direction des États-Unis, serait responsable de la dégradation de l’économie mondiale.

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