L'Europe

Les Frères musulmans en Allemagne : leurs tentatives d’infiltration  s’effondrent sous les coups de la surveillance des renseignements


Des tactiques prévisibles, des manœuvres déjà détectées, un double discours dévoilé par les contextes arabes et internationaux, et des mutations structurelles à l’horizon.

Tels sont les principaux enseignements d’un rapport récent publié par l’Office de protection de la Constitution – les services de renseignement intérieurs – de l’État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus grand Land d’Allemagne, sur les activités des Frères musulmans à l’échelle locale et internationale au cours des douze derniers mois.

L’Organisation de la communauté musulmane allemande constitue le principal bras des Frères musulmans en Allemagne, autour duquel gravitent plusieurs organisations affiliées.

Il indique également l’existence d’institutions et d’associations adoptant l’idéologie des Frères, bien qu’elles ne soient pas directement ou officiellement liées à leur structure, les connexions étant très faibles.

Une influence sous surveillance

Le rapport souligne que l’influence des Frères musulmans s’exerce dans des lieux tels que la mosquée Al-Rahman à Münster, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, gérée par le Centre culturel islamique de la ville.

Il ajoute que « les Frères musulmans cherchent à établir un système de gouvernance fondé sur la charia islamique, et n’acceptent le système démocratique et constitutionnel laïc, au mieux, que comme une étape transitoire vers un régime islamique. »

Le rapport confirme que les Frères suivent une stratégie d’« islamisation par le bas », en recrutant des individus, puis en les formant pour qu’ils deviennent des acteurs influents dans la société, dans le but de diffuser leurs idées, ou du moins de créer des espaces favorables à leur expansion.

Dans cette optique, le rapport souligne que les idées de la confrérie sont clairement incompatibles avec le système constitutionnel démocratique et libre, ce qui les classe dans la catégorie de l’extrémisme, les plaçant ainsi sous la surveillance des services de renseignement.

Le double jeu des positions

Sur le plan international, le rapport relève la position des Frères musulmans concernant le conflit au Moyen-Orient, notant que leurs structures internationales ont réaffirmé leur soutien au Hamas, tandis que leurs branches en Allemagne ont adopté une attitude prudente, évitant les déclarations publiques afin de ne pas susciter une vague de critiques internes qui pourrait compromettre leur statut légal.

En Allemagne, le rapport met en lumière des mesures gouvernementales fermes, notamment l’interdiction du Centre islamique de Fürstenwalde dans le Brandebourg, en raison de ses liens avérés avec les Frères musulmans et le Hamas, ainsi que l’arrêt d’un projet de construction de mosquée à Dresde après la découverte de liens entre son imam et la confrérie.

Des tensions internes croissantes

En conclusion, les services de renseignement allemands évoquent les troubles internes qui secouent l’organisation internationale des Frères musulmans, dus à des divisions au sein de la branche égyptienne de la confrérie.

Selon le rapport, ces défis pourraient entraîner des changements structurels profonds dans l’organisation au cours de la période à venir.

Ce rapport intervient dans le cadre de la politique rigoureuse du gouvernement allemand à l’encontre de l’islam politique. La nouvelle coalition au pouvoir, dirigée par l’Union chrétienne et le Parti social-démocrate, s’est engagée à poursuivre la lutte contre les Frères musulmans et à assécher leurs sources de financement.

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