Moyen-Orient

La brigade de Rafah reste un défi militaire pour l’armée israélienne à Gaza


Un rapport israélien révèle la capacité de la brigade de Rafah, affiliée aux Brigades al-Qassam, à mener des attaques contre larmée israélienne en sappuyant sur les tunnels, et ce, des mois après lannonce officielle de sa défaite.

Des mois après que l’armée israélienne a proclamé la « défaite de la brigade de Rafah », rattachée aux Brigades Izz al-Din al-Qassam, branche militaire du mouvement Hamas, un nouveau rapport israélien présente une réalité de terrain bien différente du discours officiel. Il met en lumière la persistance de l’activité militaire du Hamas dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, et son recours continu à un réseau de tunnels, en dépit de la pression militaire exercée par Israël.

Dans un article publié par le quotidien Yedioth Ahronoth, le journaliste israélien Yossi Yehoshua affirme que l’annonce de l’élimination de la brigade de Rafah par l’armée israélienne n’était pas exacte. La brigade du Hamas est toujours active dans la région et conserve des capacités opérationnelles et logistiques importantes, reposant principalement sur ce qu’il décrit comme une « véritable empire souterrain ».

Selon le rapport, l’armée israélienne avait déclaré en septembre 2024 avoir éliminé la brigade de Rafah au moyen d’opérations militaires de grande ampleur, ayant abouti à la mort de plus de 2 000 combattants du Hamas et à la destruction de 13 kilomètres de tunnels sous la ville. Cependant, les témoignages recueillis récemment par Yehoshua indiquent que la brigade est toujours fonctionnelle et mène des activités militaires régulières, remettant en question la véracité des annonces antérieures.

Lors d’une visite sur le terrain effectuée par le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, dans le secteur de Morag à Rafah, à la veille de la Pâque juive 2025, il est apparu clairement que la bataille est loin d’être terminée. S’adressant aux soldats, Halevi a déclaré : « Je m’attends à ce que vous vainquiez la brigade de Rafah », confirmant implicitement la survie de cette unité combattante.

Des sources militaires israéliennes ont indiqué au journal que le Hamas conserve une présence militaire efficace dans Rafah et continue de mener ses opérations via des tunnels dont de nombreuses sections ont été remises en état malgré des années de bombardements ciblés. Les estimations suggèrent que près de 75 % du réseau de tunnels reste opérationnel, seulement un quart ayant été détruit, ce qui soulève de sérieuses interrogations sur l’efficacité de la stratégie israélienne face à cette menace persistante.

Le rapport souligne également le décalage entre ces informations et les déclarations publiques du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a affirmé à plusieurs reprises qu’Israël était « à un pas de la victoire » contre le Hamas. Yehoshua estime que de tels discours ont contribué à nourrir des attentes irréalistes parmi la population israélienne, alors que la réalité sur le terrain s’avère bien plus complexe.

Cette divergence entre les déclarations officielles et les faits sur le terrain suscite des inquiétudes croissantes au sein de l’opinion israélienne, notamment concernant la confiance dans l’armée, alors que le conflit perdure sans issue claire. Des observateurs estiment que cette situation pourrait entraîner une vague de critiques politiques et militaires, surtout si le Hamas continue d’utiliser les tunnels comme outil stratégique pour ses déplacements, sa dissimulation et son approvisionnement.

Il convient de rappeler que Rafah, située à la frontière entre Gaza et l’Égypte, revêt une importance stratégique pour le Hamas. Elle constitue un point logistique vital, et le mouvement y a renforcé sa présence militaire ces dernières années, malgré les frappes aériennes et terrestres régulières.

Selon le rapport, la résilience du Hamas à Rafah reflète une dynamique de guerre non conventionnelle et une capacité d’adaptation tactique à un environnement opérationnel extrêmement complexe, en misant sur la flexibilité, la dissimulation et la mobilité.

Yehoshua conclut son rapport en avertissant que toute négligence de cette réalité risquerait d’aboutir à des décisions politiques et militaires erronées. Il appelle à une révision complète des stratégies actuelles et à la construction d’un discours ancré dans des faits précis, loin des slogans et des victoires de façade.

 

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