Etats-Unis

La semaine du jugement aux États-Unis… La philosophie de la loyauté à l’épreuve de Trump


Le président américain Donald Trump prend des mesures décisives, considérées par ses partisans comme une « correction d’une erreur historique », tandis que ses opposants y voient une « atteinte à l’indépendance des institutions ».

Selon le journal américain The Wall Street Journal, les initiatives du président vont des décisions sécuritaires surprises à des campagnes institutionnelles de grande envergure, reflétant la philosophie de Trump qui associe fidélité politique et rétributions ou sanctions.

Retrait de la protection sécuritaire : un conflit entre familles politiques

Lors d’une visite au Kennedy Center la semaine dernière, un journaliste a demandé au président Trump s’il savait que Hunter Biden avait été accompagné par 18 agents des services secrets lors d’un récent voyage en Afrique du Sud.

Trump a répondu : « Je vais examiner cela ce soir. C’est la première fois que j’en entends parler. »

Quelques heures plus tard, il a ordonné le retrait de la protection des services secrets pour Hunter Biden et sa sœur Ashley Biden, provoquant une vive polémique autour de cette décision soudaine.

Restructuration des institutions : de la culture au commerce

Les actions de Trump ne se sont pas limitées au domaine de la sécurité. Elles ont également touché des institutions culturelles et des agences fédérales, comme le Kennedy Center, dont il a limogé le conseil d’administration au motif que ses programmes « ne reflétaient pas le goût du public », pour le remplacer par une équipe qui lui est favorable.

Dans le même esprit, Trump a évincé deux membres démocrates de la Commission fédérale du commerce, justifiant cette décision par l’incompatibilité de leur programme avec les priorités de son administration.

Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à restructurer des organismes traditionnellement indépendants, tels que la Commission fédérale des communications, dont la direction a été remplacée par des responsables conservateurs ces dernières semaines.

Une guerre contre la diversité : des universités aux cabinets d’avocats

L’administration Trump a pris des mesures strictes contre ce qu’elle qualifie d’« hégémonie libérale » dans les milieux académiques et professionnels.

En plus de couper un financement fédéral de 175 millions de dollars à l’Université de Pennsylvanie en raison de la participation d’une nageuse transgenre à des compétitions féminines, elle a adressé des avertissements à 20 grands cabinets d’avocats, les exhortant à revoir leurs politiques en matière de diversité et d’égalité.

Une économie de sanctions et de récompenses : entre droit et entreprises

La politique du « bâton et de la carotte » s’est également manifestée dans la gestion du secteur privé par Trump. Alors qu’il a levé les restrictions sur le cabinet d’avocats Paul, Weiss après que son président s’est engagé à fournir 40 millions de dollars en services juridiques gratuits pour soutenir les politiques de l’administration, il a imposé des amendes à des entreprises comme Meta et ABC, respectivement 25 millions et 16 millions de dollars.

Selon des experts juridiques, ces règlements, bien que juridiquement fragiles, visent à envoyer un message dissuasif au secteur privé : collaborer avec l’administration ou subir de lourdes conséquences financières.

Des promotions controversées : récompenser la loyauté au sein des institutions

Dans une démarche privilégiant la loyauté à l’expérience, selon The Wall Street Journal, Trump a promu des employés de l’Internal Revenue Service (IRS) qui avaient divulgué des informations sur des enquêtes impliquant Hunter Biden.

Gary Shapley a été nommé vice-président des enquêtes criminelles, tandis que Joseph Ziegler a été désigné conseiller principal en réforme fiscale.

Les décisions sont prises à un rythme plus soutenu que lors du premier mandat de Trump, ce que les analystes attribuent à la présence d’une équipe plus homogène et entièrement acquise à sa cause, en contraste avec l’administration précédente, qui mêlait conservateurs traditionnels et populistes.

Durant ses quatre années hors du pouvoir, l’entourage de Trump a minutieusement préparé l’application de ses politiques dès son retour, tirant parti des leçons du premier mandat.

Le porte-parole présidentiel Harrison Fields a déclaré que « le président est déterminé à briser l’inertie bureaucratique », tandis que le député démocrate Jamie Raskin a qualifié ces mesures d’« usage abusif du pouvoir exécutif pour régler des comptes personnels ».

Un climat d’intimidation : silence des opposants et affaiblissement des institutions

Les politiques de Trump ont instauré un climat de crainte parmi les élites politiques et économiques. De nombreux républicains modérés qui critiquaient Trump par le passé se montrent désormais plus réservés, redoutant des représailles pouvant nuire à leurs entreprises ou à leur position.

Par ailleurs, des universités prestigieuses, comme Harvard et Yale, ont entamé une révision préventive de leurs politiques de diversité, tandis que de grands cabinets d’avocats procèdent à des ajustements internes de leurs critères de recrutement.

Même les médias conservateurs, tels que Fox News, ont modéré leur ton critique à l’égard de certaines décisions de l’administration, témoignant ainsi de l’effet dissuasif exercé par la nouvelle approche de Trump.

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