Moyen-Orient

Gaza au bord de la soif… La crise de l’eau s’aggrave en raison de la pénurie de carburant


Au cœur de Gaza, épuisée par la guerre et le blocus, la crise de l’eau s’aggrave jour après jour, alors que l’approvisionnement en carburant nécessaire au fonctionnement des stations de dessalement et de distribution est interrompu.

En plein mois de Ramadan, période où la demande en eau potable est plus forte, les habitants se retrouvent face à une catastrophe humanitaire imminente. Des milliers de familles attendent désespérément quelques gouttes d’eau potable, tandis que les quantités disponibles diminuent dangereusement. Avec la fermeture des points de passage et la menace d’une coupure totale des réseaux d’approvisionnement, les craintes d’une propagation des maladies liées à l’utilisation d’eau impropre à la consommation s’intensifient. Les habitants du territoire témoignent de leur calvaire quotidien dans leur quête d’eau, un scénario qui rappelle les périodes de famine et de soif qui ont marqué Gaza lors de précédents conflits.

Une crise qui s’aggrave avec la fermeture des points de passage

Depuis le début du mois, Israël a renforcé son blocus sur la bande de Gaza et fermé tous les points de passage, empêchant ainsi l’entrée de l’aide humanitaire et du carburant indispensable au fonctionnement des stations de dessalement.

En conséquence, ces stations ont cessé leurs activités, privant ainsi des milliers de familles de leur seule source d’eau potable.

Selon des sources locales, certains quartiers n’ont pas reçu d’eau depuis plus de deux semaines, obligeant les familles à se tourner vers des sources contaminées.

À la recherche d’eau

Khaled Al-Najjar, père de cinq enfants vivant dans le nord de Gaza, raconte : « Nous parcourons chaque jour de longues distances pour trouver de l’eau potable« , avant d’ajouter : « Souvent, nous ne trouvons que de petites quantités, et elles sont rarement propres. »

Il précise : « Nous recevions de l’eau deux fois par semaine, mais aujourd’hui, dix jours, voire plus, peuvent passer sans une seule goutte. »

Salwa Hamada, mère de famille résidant dans le camp de Nuseirat, décrit également sa détresse : « Mes enfants souffrent de troubles digestifs et cutanés à cause de l’eau contaminée que nous sommes contraints d’utiliser, et nous n’avons aucune alternative. »

Elle a déclaré: « La crise de l’eau est pire que jamais, et chaque jour qui passe nous inquiète davantage pour notre santé et celle de nos enfants. »

Des stations de dessalement paralysées

En raison de l’interruption des livraisons de carburant, les stations de dessalement ont drastiquement réduit leur production.

Osama Al-Sharif, directeur d’une station de dessalement à Gaza, explique : « Nous fonctionnons actuellement à moins de la moitié de notre capacité et tentons de répartir ce que nous avons de manière équitable, mais les quantités sont insuffisantes pour couvrir les besoins de la population. »

Il ajoute : « Même lorsque nous recevons du carburant des organisations humanitaires, cela ne dure qu’un ou deux jours, rendant impossible un fonctionnement durable de la station. »

Hassan Badr, chauffeur d’un camion-citerne de distribution d’eau, décrit l’ampleur du défi : « Même lorsque nous avons de l’eau dessalée, nous avons du mal à la livrer aux habitants, faute de carburant pour nos camions. La situation est hors de contrôle. »

Alerte à une catastrophe sanitaire et environnementale

Les experts avertissent que la poursuite de cette crise pourrait entraîner une explosion des maladies, notamment parmi les enfants et les personnes âgées.

Des rapports des Nations Unies indiquent que la consommation d’eau non potable accroît les cas d’intoxications et de maladies de la peau, tandis que le manque d’hygiène pourrait favoriser la propagation d’épidémies.

Ils soulignent que « ce qui se passe à Gaza est une catastrophe sanitaire à tous les niveaux et que l’absence d’une intervention urgente pourrait conduire à un effondrement total du système de santé. »

Malgré les appels répétés des organisations humanitaires pour la réouverture des points de passage et l’acheminement du carburant, la réponse internationale reste lente.

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