Israël sous le feu des critiques… Avertissements sur la famine et le chaos à Gaza

Israël fait face à de vives critiques après sa décision de stopper l’entrée des denrées alimentaires et autres aides dans la bande de Gaza, suscitant des mises en garde contre des « conséquences désastreuses ».
Dimanche, Israël a annoncé l’interdiction de l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza, après une trêve de six semaines qui avait permis l’entrée de denrées alimentaires et de produits de première nécessité dans le territoire dévasté.
Cette décision intervient alors que les négociations sur la prolongation de la trêve ont échoué, marquant la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu qui a duré 42 jours.
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Les médiateurs égyptien et qatari ont accusé Israël de violer le droit humanitaire en « utilisant la famine comme une arme ».
Cette mesure israélienne a entraîné l’accumulation de camions chargés de marchandises du côté égyptien du poste-frontière de Rafah, comme l’ont montré des images de l’Agence France-Presse.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné cette décision, affirmant qu’« il n’existe aucune justification, circonstance ou logique pouvant permettre d’utiliser la famine et le siège comme armes contre des civils innocents, en particulier durant le mois de Ramadan ».
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L’Arabie saoudite a également accusé Israël d’utiliser l’aide humanitaire comme un outil de « chantage et de punition collective ».
Dimanche, la Jordanie a dénoncé cette décision, la qualifiant de « violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu » et avertissant qu’elle risquait de « raviver les tensions dans la bande de Gaza ».
Avertissement de l’ONU
Dans une vague de critiques, le Comité international de la Croix-Rouge a souligné que le cessez-le-feu avait permis de sauver d’innombrables vies et a mis en garde contre tout « effondrement de l’élan humanitaire acquis au cours des six dernières semaines », qui risquerait de plonger à nouveau la population dans le désespoir.
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Tom Fletcher, haut responsable des affaires humanitaires aux Nations unies, a qualifié la décision israélienne de « préoccupante », rappelant que le droit international humanitaire exige que l’accès à l’aide humanitaire soit garanti.
De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté toutes les parties à faire tout leur possible pour éviter une reprise des hostilités à Gaza. Il a également appelé au rétablissement immédiat de l’aide humanitaire et à la libération de tous les otages, selon son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Par ailleurs, cinq organisations non gouvernementales ont saisi la Cour suprême israélienne pour obtenir une injonction temporaire empêchant le gouvernement d’interdire l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, arguant que cette mesure viole les obligations internationales de Tel-Aviv.
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« Famine et chaos »
La guerre a laissé la plupart des plus de deux millions d’habitants de Gaza totalement dépendants de l’aide internationale.
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël le 19 janvier dernier, environ 600 camions d’aide humanitaire entraient quotidiennement à Gaza, réduisant ainsi les craintes de famine exprimées par des experts internationaux.
Toutefois, des habitants ont signalé une hausse des prix à la suite de l’annonce de la fermeture des points d’entrée.
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Faiza Nassar, une résidente du camp de réfugiés urbains de Jabalia, largement détruit, a déclaré à l’Associated Press que la fermeture ne ferait qu’aggraver les conditions de vie déjà catastrophiques.
« Il y aura famine et chaos », a-t-elle averti.
La première phase du cessez-le-feu, qui a pris fin il y a deux jours, avait permis une augmentation de l’aide humanitaire après plusieurs mois de souffrances croissantes dues à la guerre qui dure depuis plus d’un an.
La deuxième phase, qui aurait dû commencer il y a un mois, prévoyait la libération de dizaines d’otages par le Hamas en échange d’un retrait israélien de Gaza et d’un cessez-le-feu permanent.
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Nouvelle proposition
Dimanche, Israël a accepté un compromis proposé par les États-Unis visant à prolonger le cessez-le-feu à Gaza pour 42 jours supplémentaires sous certaines conditions imposées aux deux parties.
La proposition américaine prévoit une prolongation du cessez-le-feu durant le Ramadan et la fête juive de Pessa’h, qui s’achève le 20 avril.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a précisé que selon cet accord, le Hamas libérerait la moitié des otages dès le premier jour, et le reste une fois qu’un accord permanent de cessez-le-feu serait conclu.
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Selon l’Associated Press, il resterait actuellement 59 otages à Gaza, dont 35 seraient présumés morts.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, Brian Hughes, a confirmé le soutien de Washington à toute décision prise par Israël, sans commenter directement la nouvelle proposition.
Netanyahou a affirmé qu’Israël coordonnait entièrement ses actions avec l’administration américaine et que le cessez-le-feu ne se poursuivrait que tant que le Hamas libérerait les otages.