Moyen-Orient

Premiers chars en Cisjordanie depuis des décennies… Israël expulse 40 000 Palestiniens « sans retour »


Une escalade militaire sans précédent a lieu dans le nord de la Cisjordanie, où l’armée israélienne a déployé ses chars dans la région pour la première fois depuis plus de deux décennies, marquant ainsi une nouvelle phase de confrontation.

L’armée israélienne a annoncé l’élargissement de son opération militaire dans le nord de la Cisjordanie en y envoyant davantage de troupes.

Elle a déclaré : « Les forces de sécurité étendent la campagne militaire dans le nord de la Cisjordanie. Des unités de la brigade Nahal et de l’unité Duvdevan ont commencé à opérer dans d’autres villages de la région de Jénine. »

Elle a ajouté : « En parallèle, un détachement de chars opère à l’intérieur de Jénine dans le cadre de l’offensive. »

L’armée a également précisé que « les forces poursuivent leurs opérations dans les régions de Jénine et de Tulkarem », situées dans le nord de la Cisjordanie.

D’après la radio de l’armée israélienne, c’est la première fois depuis l’opération Rempart défensif en 2002 que des chars sont déployés en Cisjordanie.

L’opération Rempart défensif, qui avait duré plusieurs mois, avait conduit l’armée israélienne à réoccuper l’ensemble de la Cisjordanie.

De son côté, l’Autorité de radiodiffusion israélienne a indiqué : « Dans le cadre des préparatifs visant à élargir l’opération militaire dans le nord de la Cisjordanie, l’armée israélienne a commencé ce matin à déplacer des chars vers la région de Jénine, dans une escalade de l’opération Mur de fer, après la tentative d’attentat contre des bus dans la grande région de Tel-Aviv la semaine dernière. »

Elle a ajouté : « Ce matin, des chars Merkava 4 du régiment 188 ont été aperçus dans la région de Jénine. »

Et de poursuivre : « C’est la première fois depuis l’opération Rempart défensif, il y a environ 23 ans, que des chars participent aux combats en Cisjordanie. »

Expulsion de 40 000 Palestiniens

Le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a déclaré dans un communiqué : « Jusqu’à présent, 40 000 Palestiniens ont été expulsés des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nour Shams, qui sont désormais vidés de leurs habitants. »

Il a ajouté : « Les activités de l’UNRWA dans ces camps ont également été suspendues. »

Et d’ajouter : « J’ai donné instruction à l’armée israélienne de se préparer à rester plus longtemps dans les camps évacués jusqu’à l’année prochaine, et d’empêcher le retour des habitants afin que le terrorisme ne puisse y renaître. »

L’armée israélienne a lancé une vaste opération militaire en Cisjordanie, en parallèle avec la trêve à Gaza.

L’offensive a débuté le 21 janvier à Jénine et s’est étendue le 28 janvier à la ville de Tulkarem et ses camps, ainsi qu’à la localité de Tamoun et au camp de réfugiés de Far’a à Tubas.

Les Nations unies ont déclaré : « Il s’agit de l’opération la plus longue menée en Cisjordanie depuis le début des années 2000. »

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué : « Plus de 40 000 Palestiniens ont été déplacés de quatre camps de réfugiés et des zones environnantes de Jénine, Tulkarem et Tubas. »

Il a ajouté : « Des milliers de personnes continuent de fuir ces quatre camps, qui abritaient au total plus de 76 000 réfugiés palestiniens. »

« La plupart des déplacés résident actuellement dans des logements loués, mais les familles ont de plus en plus de mal à supporter les loyers exorbitants. Environ 100 familles sont hébergées dans six centres d’accueil publics à Tulkarem, et 65 autres dans deux centres à Jénine. Des plans sont en cours pour aménager deux écoles en centres d’accueil afin de répondre à la demande croissante. »

« Les dégâts considérables subis par les habitations et les infrastructures, notamment la destruction des réseaux d’eau et d’assainissement dans les quatre camps, ont entraîné une contamination de l’eau potable par les eaux usées, posant ainsi un grave risque sanitaire. »

L’ONU a également signalé que les restrictions d’accès aux terres agricoles menaçaient les moyens de subsistance de milliers d’agriculteurs, avec 2 800 dunams de serres et 10 000 dunams de champs ouverts endommagés à Tamoun.

« L’élevage est aussi en péril en raison des perturbations sévères de la chaîne d’approvisionnement et des difficultés d’accès aux ressources essentielles, aggravant ainsi l’insécurité alimentaire et les pertes de revenus. »

Le ministère palestinien de la Santé a rapporté la mort de dizaines de Palestiniens depuis le début de l’opération.

Vendredi, l’armée israélienne a annoncé « la fermeture de plusieurs accès à la Cisjordanie et le renforcement de sa présence dans les zones sensibles avec l’envoi de trois bataillons supplémentaires. »

Elle a également signalé l’arrestation de 90 Palestiniens dans le nord de la Cisjordanie au cours de la dernière semaine.

Alors que les opérations militaires se poursuivent, la situation humanitaire se détériore rapidement, avec le déplacement massif des Palestiniens et la destruction des infrastructures, suscitant de vives inquiétudes de la part des organisations internationales face aux conséquences catastrophiques pour les civils.

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