Moyen-Orient

Entre le nord et le sud : des milliers de Palestiniens et Libanais bloqués par la même cause


Des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans la rue Al-Rashid, au centre de la bande de Gaza, en attendant l’autorisation de regagner leurs maisons dans le nord du territoire.

Au même moment, des milliers de Libanais se regroupaient dans l’attente de pouvoir retourner dans leurs habitations au sud du Liban.

La différence entre l’attente des Palestiniens et celle des Libanais réside dans un écart d’une année : le déplacement forcé des Palestiniens du nord de la bande de Gaza a commencé en octobre 2023, tandis que celui des Libanais a débuté en octobre 2024.

Dans les deux cas, ces déplacements ont eu lieu sous la menace des bombardements israéliens. Au nord de Gaza, l’offensive terrestre israélienne a commencé le 27 octobre 2023, tandis qu’au sud du Liban, elle a débuté le 1er octobre 2024.

Ironiquement, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban stipulait que l’armée israélienne devait se retirer du sud du Liban dans les 60 jours suivant l’entrée en vigueur de l’accord, ce qui coïncide avec ce dimanche.

Pour Gaza, le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas prévoyait que les Palestiniens pourraient retourner dans leurs maisons dans le nord de la bande dès samedi ou dimanche au plus tard.

Cependant, dans les deux cas, ni les Palestiniens du nord de Gaza ni les Libanais du sud du Liban n’ont été autorisés à rentrer chez eux.

Le retour des deux populations est conditionné à des déclarations de l’armée israélienne, transmises par son porte-parole en langue arabe, Avichay Adraee, qui a publié des mises en garde à l’attention des deux groupes.

Dimanche matin, Adraee a émis un avertissement intitulé : « Annonce urgente aux habitants de la bande de Gaza », indiquant que, « compte tenu des violations du cessez-le-feu par le Hamas et pour éviter tout malentendu, toutes les instructions en vigueur restent applicables, notamment l’interdiction d’approcher l’axe de Netzarim jusqu’à nouvel ordre. »

Il a ajouté : « L’axe de Netzarim ne sera pas ouvert tant que la libération de la citoyenne israélienne Arbel Yehoud n’aura pas été réglée par les médiateurs. »

Plus tard, il s’est adressé aux habitants du sud du Liban : « Rappel important : il est interdit jusqu’à nouvel ordre de se déplacer vers le sud des villages concernés. Tout contrevenant s’expose à un danger. »

L’armée israélienne a également déployé des chars et des soldats à l’axe Netzarim, séparant le nord de la bande de Gaza du reste du territoire, ainsi qu’aux routes menant aux villages du sud du Liban.

Cela n’a pas empêché des dizaines de milliers de Palestiniens d’affluer à pied vers la rue Al-Rashid, tandis que des milliers de Libanais attendaient en file dans leurs voitures, chargées de vêtements et d’effets personnels.

Ces attentes ont été ponctuées de heurts. Samedi soir, un Palestinien a été tué et plusieurs autres blessés par des tirs israéliens à Gaza, tandis qu’un soldat libanais a trouvé la mort et un autre a été blessé près de Marjayoun.

L’armée libanaise a déclaré dans un communiqué que ses unités accompagnaient les civils revenant dans plusieurs villages frontaliers. Cependant, Israël continue de violer la souveraineté libanaise, causant des pertes civiles et militaires, et refuse de respecter l’accord de cessez-le-feu.

De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir ouvert le feu pour éloigner des « menaces » dans le sud du Liban et arrêté des individus suspects.

Israël affirme que des opérations supplémentaires sont nécessaires au sud du Liban pour empêcher le Hezbollah de reprendre pied au sud du fleuve Litani, tandis qu’à Gaza, elle justifie son blocage en attendant une preuve de vie d’Arbel Yehoud.

En Israël, le retour des déplacés à Gaza est perçu comme une fin de guerre, tout comme celui des Libanais marque la fin du conflit au Liban.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page