Politique

« Les plans de Al-Joulani » : Abolition de la conscription obligatoire et prise de contrôle des Kurdes syriens


Le chef de la « Front al-Nosra », Ahmed al-Char’a, connu sous le nom de guerre « Abou Mohammad al-Joulani« , a dévoilé les grandes lignes de ses plans pour la transition en Syrie.

Al-Joulani a annoncé son intention d’abolir la conscription obligatoire au sein de l’armée syrienne et de poursuivre les combats contre les « Forces démocratiques syriennes – FDS », composées principalement de Kurdes.

Al-Joulani dirige actuellement la scène syrienne après avoir mené une campagne militaire depuis Idlib jusqu’à Damas, mettant fin à un demi-siècle de règne de la famille al-Assad sur le pays.

Selon « Télévision Syria », une plateforme médiatique de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, al-Joulani a déclaré lors d’un entretien élargi avec des médias locaux et internationaux : « Le gouvernement intérimaire travaille actuellement à tracer les grandes lignes de l’avenir des Syriens. » Il a précisé que parmi les priorités de la phase de transition figuraient la dissolution de toutes les factions armées, la restriction de l’usage des armes aux seules institutions étatiques compétentes, l’abolition du service militaire obligatoire et la possibilité d’organiser des camps d’entraînement de courte durée, ne dépassant pas un mois, pour les jeunes.

Le service militaire : 18 mois

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, al-Joulani a répondu à une question sur la conscription obligatoire : « Nous étudions la question. Notre armée sera volontaire. Il est inutile de continuer à imposer le cauchemar de la conscription obligatoire aux Syriens. »

Il a également évoqué la possibilité d’une conscription obligatoire de 15 à 20 jours en cas de danger extrême, ajoutant qu’une mobilisation générale pourrait être décrétée dans des situations critiques.

Depuis des décennies, la Syrie applique une politique de conscription obligatoire, fixant la durée du service militaire à 18 mois, conformément à une modification législative adoptée en mars 2011.

L’impact de cette décision, si elle venait à être mise en œuvre, sur la sécurité en Syrie reste incertain, notamment face à la menace croissante du groupe terroriste Daech et à l’expansion israélienne dans les frontières sud.

Le conflit avec les Kurdes

Par ailleurs, al-Joulani a déclaré que « les provinces de Raqqa, Hassaké et Deir ez-Zor retrouveront leur liberté et reviendront aux mains de leurs habitants », faisant allusion à la poursuite des combats contre les « Forces démocratiques syriennes – FDS », hostiles à la Turquie.

Le 9 décembre, les FDS ont quitté la ville de Manbij, située au nord-est de la province d’Alep, suite à un accord entre les États-Unis et la Turquie garantissant leur retrait en toute sécurité.

Manbij, à 80 kilomètres d’Alep, a été partiellement reprise par des factions armées après leur entrée dans la ville.

Le 8 décembre, ces factions ont lancé une offensive contre les FDS, leur demandant de déposer les armes et de se tenir à l’écart des combats.

Mazen Abdi, commandant des FDS, a annoncé le 11 décembre qu’un accord de cessez-le-feu avait été conclu à Manbij sous médiation américaine, pour protéger les civils.

Parallèlement, des factions armées ont pris le contrôle de Deir ez-Zor, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Dans le passé, la province de Deir ez-Zor était partagée entre les FDS et l’armée syrienne. Cependant, après le retrait de l’armée vers Damas pour contrer les attaques de « Hayat Tahrir al-Cham », les FDS se sont repliées, laissant le contrôle à des milices tribales qui ont rejoint les factions armées.

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