Al-Sistani avertit « Al-Itar » dans un message de colère : « Les événements de la Syrie pourraient se répéter en Irak »
Une lettre secrète adressée à « Al-Itar Al-Tansiqi« , la coalition au pouvoir en Irak, par l’éminent religieux Ali Al-Sistani, met en garde contre le risque que le pays ne subisse des événements similaires à ceux survenus en Syrie.
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Ce dimanche soir, les forces d’Al-Itar Al-Tansiqi (les forces politiques chiites au pouvoir) ont tenu une réunion d’urgence au bureau de Nouri Al-Maliki, ancien Premier ministre et chef de la coalition de l’État de droit, situé dans la zone verte, afin de discuter du message du religieux chiite de Najaf.
Un proche d’Al-Itar Al-Tansiqi a confié que les réunions régulières de la coalition se tiennent généralement le lundi soir, mais une lettre urgente a conduit à organiser une réunion d’urgence ce dimanche.
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Selon la même source, la réunion s’est déroulée en présence du représentant du secrétaire général des Nations Unies en Irak, Mohamed Al-Hassan, qui a transmis le message d’Al-Sistani concernant la situation politique en Irak et les répercussions des événements en Syrie.
Jeudi dernier, Al-Sistani avait rencontré, dans sa résidence de Najaf, le représentant de l’ONU pour la seconde fois en moins d’un mois, soulignant l’importance de cette rencontre selon les observateurs.
La source a également précisé que cette lettre, rédigée par le fils aîné et directeur du bureau d’Al-Sistani, Mohammed Redha Al-Sistani, exprimait l’agacement de ce dernier face à la situation politique actuelle et à la gestion du gouvernement.
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Le message d’Al-Sistani critiquait vivement les pratiques actuelles du gouvernement, notamment en matière de corruption, d’espionnage et de fuites sonores ayant gravement érodé la confiance du peuple envers les politiciens.
Dans cette lettre, Al-Sistani mettait en garde contre la possibilité d’un soulèvement populaire susceptible de renverser complètement le système politique actuel, en appelant les forces chiites à reconsidérer leurs pratiques.
Le religieux a insisté sur la nécessité de réformes politiques et économiques urgentes, sur le contrôle exclusif des armes par l’État et sur la prévention de l’implication de l’Irak dans les conflits régionaux.
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Il a ajouté que « l’Irak ne devrait pas être un terrain de règlement des comptes entre nations en conflit » et a exhorté à ne pas subordonner les décisions politiques du pays aux politiques d’autres États de la région, en visant implicitement l’Iran.
Al-Sistani a estimé que la fin du régime de Bachar Al-Assad en Syrie avait déclenché des remous susceptibles de transformer la scène politique en Irak et a exhorté le gouvernement à contenir les activités des factions armées chiites.
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Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, Mohamed Al-Hassan a affirmé depuis Najaf qu’Al-Sistani tenait à protéger l’Irak des tensions régionales. Il a également confirmé que cette visite s’inscrivait dans le cadre d’une communication continue entre la mission de l’ONU et les différentes composantes irakiennes.