Le Maroc renforce son intégration avec l’Afrique profonde grâce à une ligne maritime entre Agadir et Dakar
Un responsable marocain a affirmé que la création de cette nouvelle ligne maritime s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la vision royale qui accorde une grande importance au renforcement de la coopération africaine.
Le Maroc et le Sénégal ont signé un accord pour lancer une ligne maritime visant à faciliter les échanges commerciaux entre le Royaume et les pays d’Afrique de l’Ouest. Cet accord devrait réduire les coûts d’exportation des marchandises marocaines et consolider la position de Rabat en tant que porte d’entrée vers le continent africain.
Cet accord intervient également dans un contexte où le Maroc anticipe les efforts de l’Algérie visant à affaiblir le corridor de Guerguerat dans le Sahara marocain, considéré comme une artère commerciale vitale entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest. Cela survient notamment après l’inauguration en février dernier d’un passage frontalier avec la Mauritanie par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, accompagné de son homologue mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cette initiative a suscité de nombreuses interrogations quant à sa pertinence économique, étant donné que le corridor marocain capte la majorité des échanges commerciaux.
La ville d’Agadir a accueilli la cérémonie de signature du protocole d’accord pour la ligne maritime, présidée par le Wali de la région Souss-Massa, Saïd Amzazi, et le directeur de la société « Atlas Marine » en charge du projet, Gregory Darling, selon le site marocain Al-Sahifa.
A cette occasion, Achnakli a déclaré que « la création de la ligne maritime commerciale Agadir-Dakar s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la vision royale qui accorde une grande importance au renforcement de la coopération africaine ». Il a ajouté qu’elle « contribuera également à la promotion du développement durable dans la région de Souss-Massa », selon l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP).
Récemment, l’Algérie a intensifié ses efforts pour attirer la Mauritanie, motivée par ses inquiétudes face au recul de son influence en Afrique et à la détérioration de ses relations avec les pays du Sahel. La visite de Tebboune à Nouakchott au début de cette semaine illustre son objectif de renforcer le partenariat entre les deux pays.
Les médias algériens ont qualifié cette visite d’« importante », soulignant qu’il s’agissait de la première visite d’un président algérien à Nouakchott depuis environ 37 ans. Bien que les résultats de cette visite n’aient pas été précisés, des observateurs estiment que Tebboune aurait tenté de modifier la position mauritanienne, historiquement opposée à toute initiative susceptible de provoquer des tensions avec ses voisins, comme la proposition de créer un bloc maghrébin excluant le Maroc, rejetée par la majorité des pays de la région qui réaffirment leur attachement à l’Union existante.
L’Algérie est perçue comme donnant la priorité à son retour sur la scène africaine, au détriment de partenariats économiques mutuellement bénéfiques. Pendant ce temps, le Maroc continue de consolider sa position en tant que passerelle vers l’Afrique grâce à divers programmes de développement, notamment en facilitant l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique.
La Mauritanie, quant à elle, a récemment manifesté son intérêt à renforcer ses relations avec le Maroc, réitérant sa neutralité dans le conflit autour du Sahara marocain. Les deux pays ambitionnent de renforcer leur coopération et leur coordination.
La nouvelle ligne maritime entre Agadir et Dakar devrait réduire les coûts de transport via le corridor de Guerguerat, qui traverse la Mauritanie, en particulier après l’augmentation des taxes douanières sur les produits marocains et les obstacles rencontrés par les camions en transit sur le territoire mauritanien.
Ce projet devrait renforcer la compétitivité des produits marocains et garantir leur acheminement vers l’Afrique profonde, alors que le Royaume cherche à accroître ses échanges commerciaux avec les pays de la région.