Moyen-Orient

Houthis et Al-Qaïda : un sombre bilan de violations des droits des Yéménites


Alors que le monde célèbre les droits de l’homme le 10 décembre de chaque année, les Yéménites vivent une réalité amère où les Houthis et Al-Qaïda continuent de commettre des crimes atroces contre des civils innocents, transformant leur vie en un « enfer insupportable ».

Ces organisations, classées sur les listes mondiales du terrorisme, ont commis 2 368 violations au Yémen au cours de l’année 2024, selon un récent rapport publié par l’organisation de défense des droits de l’homme Rights Radar, basée à La Haye, aux Pays-Bas. Ce rapport a été publié à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme.

Le rapport met en lumière la répétition de certaines violations, telles que les bombardements à l’artillerie lourde et aux roquettes, ainsi que l’utilisation de mines et d’explosifs. Cependant, il souligne que le rôle des organismes internationaux, en particulier le bureau de l’envoyé spécial des Nations unies au Yémen, s’est limité au suivi et à la dénonciation.

Entre janvier et novembre 2024, les violations ont été documentées dans 20 gouvernorats yéménites, couvrant des actes tels que les arrestations, les disparitions forcées, la torture, les meurtres, les blessures, le recrutement d’enfants, les agressions personnelles et les attaques contre des biens publics et privés.

Le rapport a recensé 914 cas d’arrestations, 171 disparitions forcées et 477 agressions contre des propriétés publiques et privées. Les violations ont causé 349 décès.

Il a également documenté 124 cas de recrutement d’enfants, 85 agressions personnelles et 23 cas de torture et de traitements dégradants.

Les Houthis en tête

Selon le rapport, les milices houthis ont commis 2 041 violations, en tête de liste des auteurs, tandis que les autres parties ont été responsables de 327 infractions.

Les violations des Houthis incluent : 160 disparitions forcées, 73 agressions personnelles, 863 arrestations arbitraires, 123 recrutements d’enfants, 18 cas de torture et 225 meurtres.

Ils ont également commis 181 blessures et 398 agressions contre des biens, dont 88 cas impliquant des propriétés publiques.

Le groupe Al-Qaïda a commis 31 violations, incluant 10 meurtres et 21 blessures. D’autres groupes extrémistes ont été responsables de 4 violations, dont 2 enlèvements, une disparition forcée et 2 meurtres.

Le gouvernorat d’Ibb en première position

Sur le plan géographique, le gouvernorat d’Ibb, sous contrôle houthi, a enregistré le plus grand nombre de violations, avec 419 cas, suivi de la capitale Sanaa, avec 327 cas.

Les Houthis ont également perpétré 246 violations dans le gouvernorat de Dhamar, suivis de 236 cas à Al-Bayda et 200 cas à Amran.

Le gouvernorat de Taëz arrive en sixième position avec 146 violations, suivi par Hodeida avec 144 cas, et Al-Jawf avec 91 cas.

Le rapport appelle à une pression accrue sur les milices houthis pour limiter leurs abus contre les civils, qu’il s’agisse de cibler les zones résidentielles ou de poser des mines qui continuent de causer des pertes humaines.

Enfin, le rapport exhorte les Nations unies, représentées par leur envoyé au Yémen Hans Grundberg, à adopter un rôle plus efficace envers les parties au conflit, en particulier les Houthis, responsables de la majorité des violations, afin de garantir les droits et libertés dans les zones sous leur contrôle.

 

 

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