Politique

Washington met en garde al-Assad contre l’utilisation d’armes chimiques en réponse à ses défaites


Le représentant adjoint permanent des États-Unis auprès des Nations Unies affirme que le régime syrien a déjà utilisé des armes chimiques contre son peuple lorsqu’il se sentait en grand danger, comme c’est le cas aujourd’hui.

Les États-Unis ont mis en garde le régime syrien contre toute tentative d’utiliser des armes chimiques à la suite de ses récentes défaites face aux forces de l’opposition, rappelant des incidents similaires dans le passé où des armes chimiques interdites avaient été utilisées contre des civils.

Le représentant adjoint permanent des États-Unis auprès des Nations Unies, Robert Wood, a déclaré que le régime syrien avait précédemment utilisé des armes chimiques contre son peuple lorsqu’il se sentait en grand danger, une situation similaire à celle d’aujourd’hui. Il a fait cette déclaration jeudi lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie.

  1. Wood a souligné que « très peu de pays » cherchent à dissimuler la vérité sur l’utilisation d’armes chimiques par le régime d’al-Assad, déclarant : « Le régime d’al-Assad a utilisé des armes chimiques contre son peuple auparavant, lorsqu’il se sentait gravement menacé, comme c’est le cas aujourd’hui. »

Il a accusé le régime syrien et ses soutiens de déformer la réalité avec des mensonges, affirmant que les faits concernant l’utilisation d’armes chimiques par le régime sont très clairs. Il a insisté sur la nécessité pour le Conseil de sécurité des Nations Unies de maintenir son attention sur ce dossier.

De son côté, Arman Cetin, conseiller de la mission permanente de la Turquie auprès des Nations Unies, a déclaré que l’utilisation d’armes chimiques en Syrie avait aggravé la guerre civile et violé le droit international ainsi que la dignité humaine.

  1. Cetin a également noté que l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien avait entravé les tentatives de trouver une solution politique, soulignant que « la prolifération d’armes chimiques entre les mains de groupes non gouvernementaux ou terroristes constitue une menace grave non seulement pour la Syrie mais aussi pour toute la région. »

Il a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de continuer à faire pression sur le régime syrien pour qu’il coopère sans condition avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et respecte ses engagements.

De son côté, Izumi Nakamitsu, représentante spéciale des Nations Unies pour le désarmement, a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire en Syrie.

Mme Nakamitsu a souligné l’importance d’une coopération complète entre la Syrie et l’OIAC pour démanteler tous les programmes d’armes chimiques du pays, conformément à la résolution 2118 du Conseil de sécurité adoptée à l’unanimité le 27 septembre 2013.

Nidal Sheikhani, directeur du Centre de documentation des violations chimiques en Syrie, a pour sa part déclaré lors de la session que « les armes chimiques ont transformé la vie du peuple syrien en enfer. » Il a révélé que le régime syrien avait utilisé des armes chimiques à 262 reprises, causant la mort de 3 423 personnes et blessant 14 000 civils.

Le régime syrien a rejoint l’OIAC le 13 septembre 2013. Ce même mois, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2118 après une attaque chimique perpétrée par le régime syrien à Ghouta Est, près de Damas, qui a causé un massacre. Le régime avait alors accusé les groupes armés d’en être responsables.

Depuis le 27 novembre dernier, des affrontements ont éclaté entre les factions de l’opposition syrienne et les forces du régime dans plusieurs régions du pays. Le 29 novembre, les forces de l’opposition sont entrées dans la ville d’Alep, avant de prendre le contrôle d’Idleb le lendemain. Jeudi, elles ont également pris la ville de Hama après des combats intenses avec le régime.

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